« Appassionata » est le titre du programme de concert placé sous le signe de l’amour qu’ont donné, ce dimanche 9 novembre, au Théâtre d’Orléans, la Batterie fanfare et l’Orchestre d’harmonie de la cité. Une belle occasion d’écouter la violoncelliste Émilie Touchard, soliste invitée, dans le concerto Casanova, de Johan de Meij.
Par Jean-Dominique Burtin.
Ondes sonores, sensibles et amoureuses
Émilie Touchard, soliste invitée. Photo JDB.
En première partie de concert, la batterie fanfare de la Musique municipale d’Orléans (MMO) ne manque pas, pour paraphraser les jeux de l’amour et du hasard de Marivaux, de respecter la consigne du programme et de conjuguer musicalement les jeux séducteurs du bel art et de l’idylle. Tout cela, notamment, avec un très chaloupé Feel Like Makin’Love, morceau de Gene McDaniels placé sous la direction de Pascal Guenin-Vergracht. Avec élan, le premier acte de l’après-midi se clôt sur un arrangement de Can You Feel the Love Tonight, d’après la musique d’Hans Zimmer et d’Elton John, pièce extraite du Roi Lion. Œuvre qui soulève les applaudissements d’un public enthousiaste venu succomber aux ondes sensibles promises par la MMO, plus souriante que jamais.
Une musique expressive, lyrique, explosive et intime
Émilie Touchard et Mathieu Richomme radieux. Photo JDB.
Après l’entracte, place à l’Orchestre d’Harmonie. Peu avant son entrée en scène, Émilie Touchard, violoncelliste, et Mathieu Richomme, chef d’orchestre, ne boudent pas leur plaisir à l’idée de donner le concerto Casanova, pièce de Johan de Meij créée en 2000 aux Pays-Bas. Cette œuvre évoque en huit tableaux liés la destinée mouvementée du célèbre personnage : « Nous nous connaissons professionnellement depuis longtemps et nous avions une profonde envie d’interpréter cette pièce concertante et quasi cinématographique sur le thème de l’amour et de la passion. Ici, Casanova, sujet transposé, court à travers les époques, et la musique qui l’incarne se montre conquérante, lyrique, explosive et intime, tout cela dans une tessiture qui doit beaucoup à Puccini, compositeur qu’aimait infiniment Johan de Meij. »
Émilie Touchard, à nouveau : « Il me faut rester à l’écoute de l’orchestre puissant mais aussi projeter mon son tout en demeurant en accord avec lui. »
Mathieu Richomme, enfin : « Lorsque l’on crée, grâce à la connexion et à la bonne rencontre, la magie opère. »
Ce dimanche, en effet, l’osmose est ainsi parfaite entre la soliste et l’orchestre mené par une souple battue du chef. À la proue de l’ensemble, Émilie Touchard évoque de manière émouvante et talentueuse la silhouette de Casanova aux prises avec les tourbillons de sa vie. Tout l’orchestre, au fil de l’œuvre, ne tient plus qu’à un souffle, c’est-à-dire aux cordes et aux traits d’archet éloquents de la violoncelliste.
Suivent Intermezzo Manon Lescaut, de Puccini, et Across the Stars (Love Theme) de Star Wars Épisode II, musique de John Williams. Voici, enfin, l’entêtante marche des Montaigu et des Capulet, de Roméo et Juliette, de Prokofiev, titre donné en rappel pour un public résolument conquis.
De chaleureux hommages
Au terme de ce concert dont on ne peut que saluer les remerciements adressés aux équipes techniques du théâtre ainsi que les heureuses introductions parlées afin de présenter au public les œuvres via quelques mots poétiques et savants, la MMO a rendu hommage à trois personnes. Le premier hommage est adressé à Gilles Guénin, trompettiste qui a reçu sur scène, des mains du maire de la cité, Serge Grouard, la médaille de la Musique municipale d’Orléans pour ses cinquante ans de présence au sein de la MMO. Le second a été adressé à Odette, mélomane centenaire absente ce dimanche. Le troisième a été adressé à Madeleine, mélomane et spectatrice née en 1925. Cette dernière n’a jamais manqué un concert de la MMO. Benoît Barberon, percussionniste et par ailleurs administrateur général de l’Orchestre symphonique d’Orléans, est ainsi venu lui offrir, dans la salle, sous les applaudissements du public, un joli bouquet de fleurs. Pour la remercier et, bien entendu, continuer de l’énamourer.
Hommage : Gilles Guénin reçoit la médaille de la MMO.
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