« Nous comptons les nôtres » : la communauté trans se recueille à Orléans

Ce jeudi 20 novembre, l’Organisation de Solidarité Trans d’Orléans (OST) s’est mobilisée pour la Journée du souvenir trans. Une centaine de personnes se sont ainsi réunies au square Abbé-Desnoyers, à Orléans, afin de commémorer les personnes mortes à cause de la transphobie. On dénombre cette année 380 décès dans le monde, un triste bilan, plus élevé que l’année dernière.

Rassemblement pour le TDoR, place truc truc à Orléans. Crédit : Jeanne Beaudoin
Rassemblement pour le TDoR, place Abbé-Desnoyers à Orléans. Crédit : Jeanne Beaudoin


Par Jeanne Beaudoin.


Si ce funeste anniversaire est célébré pour la troisième fois dans les rues d’Orléans, il a été organisé pour la première fois le 20 novembre 1999 afin d’honorer la mémoire de Rita Hester, assassinée dans le Massachusetts lors d’un crime de haine transphobe. Depuis, chaque année, c’est l’occasion de commémorer, dans le monde entier, les personnes trans mortes de la transphobie, « pour la plupart dans des circonstances violentes, de féminicides, de meurtres, d’overdoses et pas moins de 80 suicides », explique l’OST. Une occasion également d’attirer l’attention sur les violences subies par les personnes trans. 

« Beaucoup disparaissent sans qu’on ne les retrouve jamais »

Depuis ce triste anniversaire, chaque année, « nous comptons les nôtres qui ne sont plus parmi nous », poursuit l’OST. Et, si déjà 380 décès ont été recensés, ce nombre reste pourtant largement sous-estimé, car « beaucoup trop d’entre nous meurent dans l’isolement, dans la solitude et l’incompréhension, beaucoup trop disparaissent sans qu’on ne les retrouve jamais ». Ce temps de rassemblement et de commémoration permet de se souvenir de chacune de ces personnes, de ne pas les oublier, mais aussi de les honorer.

L’OST avait réalisé l’année dernière une banderole (visible ci-dessous), sur laquelle était représentées de multiples mains ensanglantées. Chaque empreinte symbolisant une personne trans assassinée. « Cette année, le décompte est encore plus grand, mais je n’avais pas à cœur de recommencer cette difficile épreuve. Je vous laisse juger de l’importance et de la quantité de mains que ça peut représenter dans le monde, sachant qu’il y en a eu encore plus en 2025 », se désole un membre de l’OST.

Si la transphobie est la cause principale de ces décès, il est important de rappeler que ces mort·es se retrouvaient, pour la majorité, à l’intersection de plusieurs discriminations. En effet, les femmes trans et les personnes racisées représentent plus de 80 % de ces décès, et environ un tiers étaient travailleur·euses du sexe.

Banderole réalisé par l'OST Orléans : chaque main représente une personne trans tuée l'année dernière. Crédit : Jeanne Beaudoin.
Banderole réalisée par l’OST Orléans : chaque main représente une personne trans tuée en 2024. Crédit : Jeanne Beaudoin.

« On doit combattre ce système qui nous assassine, on a besoin de faire bloc ensemble »

Une minute de silence a été observée. En plus d’être une commémoration, ce rassemblement est un moment pour sensibiliser à la condition des personnes trans : l’accès aux soins, toujours complexe entre refus de prise en charge et mauvais traitements, particulièrement dans les déserts médicaux ; l’accès presque impossible à une transition pour les mineur·es ; ou encore les thérapies de conversion, censées être interdites en France, mais qui pourtant, persistent sous la forme de « thérapies exploratoires du genre », parfois recommandées par des psychiatres, dénonce l’OST, pour convaincre des enfants qu’iels ne sont pas réellement transgenres. 

Ce moment de commémoration est également l’occasion, pour l’OST, de rappeler « qu’on ne peut pas, juste entre personnes trans, combattre ce système qui nous assassine, on a besoin de faire bloc ensemble (…) c’est important que vous soyez là, allié·es, parce que cette lutte se mène tous les jours. » Et de conclure : « Aujourd’hui, on se recueille et on pleure ensemble sous les étoiles. Mais demain, toujours ensemble, on luttera pour améliorer nos conditions de vie ».


Plus d’infos autrement :

La Journée du souvenir trans s’est tenue pour la deuxième fois à Orléans. 

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