Suite à l’article paru sur Magcentre le 26 aout 2025 accusant dans son titre M. Protais Zigiranyirazo d’être: “une figure du génocide rwandais” et dans le corps de l’article d’être “la figure centrale du régime génocidaire rwandais ” à savoir “un protagoniste de l’Akazu, ce cercle occulte accusé d’avoir orchestré le génocide des Tutsis en 1994, il a été décrit comme une des personnalités clefs du régime meurtrier”, il nous est demandé la publication du droit de réponse ci dessous.
Droit de réponse
Ces graves accusations sont inexactes et ne correspondent pas à la réalité judiciaire.
Protais Zigiranyirazo a été poursuivi par le Procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et par une décision rendue le 12 décembre 2008 aux termes d’un procès qui s’est étalé sur 88 jours d’audience, a permis l’audition de 92 témoins et l’admission de 227 pièces à conviction a été condamné à une peine de 20 années de réclusion.
Ce verdict l’avait toutefois acquitté de trois des cinq chefs d’accusation et notamment de l’entente préalable de la commission du génocide.
S’il rappelle que Protais Zigiranyirazo a été acquitté en appel le 16 novembre 2009 par la Chambre d’appel du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, l’article attribue cet acquittement à un “vice de forme“, ce qui n’est pas exact.
La motivation de cette décision est parfaitement explicite puisque la Chambre d’appel a jugé que “La Chambre de première instance a énoncé de manière inexacte les principes de droit régissant la répartition de la charge de la preuve en matière d’alibi et a commis de graves erreurs dans l’analyse qu’elle a faite des éléments de preuve” de sorte que “les déclarations de culpabilité qui en ont résulté à raison des faits” pour lesquels Protais Zigiranyirazo n’avait pas été acquitté par la Chambre de première instance “ont été prononcées en violation des principes de justice les plus élémentaires et fondamentaux”.
Les formules utilisées dans votre article et tout particulièrement le fait que l’acquittement de Protais Zigiranyirazo serait “une décision technique, motivée par des erreurs de procédure, mais jamais perçue comme une réhabilitation morale” sont parfaitement contraires à la vérité judiciaire puisque à l’heure de sa mort, la justice internationale avait mis Protais Zigiranyirazo hors de cause depuis plus de 15 ans des accusations portées à son encontre pendant de nombreuses années.
Elles ont nécessairement créé une confusion grave pour le lecteur en laissant entendre à tort que tel n’était pas le cas.
Fait à Paris le 25 novembre 2025