Dévoilés récemment, les premiers chiffres de la saison touristique 2025 confirment la place du département comme principale destination touristique régionale.
Beauval reste le site du département le plus prisé des touristes. Photo Jean-Lus Vezon
Par Jean-Luc Vezon.
2 142 000 nuitées de mai à septembre (+ 3,8 % vs 2024), le Loir-et-Cher est le principal centre touristique régional devant l’Indre-et-Loire et occupe la 47e position en France. Au total, selon l’INSEE, les hôtels ont représenté 587 400 nuitées (+ 1,4 %), les campings 1 073 100 (+ 0,1 %) et les autres hébergements touristiques (AHCT) 481 000 (+ 17 %).
Dans le détail, les grands sites progressent globalement à l’issue du mois de septembre de 3 % avec des variations : + 8,7 % au domaine régional de Chaumont-sur-Loire et + 1,8 % à Blois. Beauval et Chambord restent en pôle position avec respectivement 1,9 et 1 million de visiteurs. Les gîtes sont en forte hausse (+ 10 %) et les plateformes (+ 4 %) comme Airbnb continuent à grignoter l’hôtellerie traditionnelle.
Trois anniversaires – les 15 ans du classement du Repas gastronomique des Français comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, les 25 ans de l’inscription de la Loire au patrimoine mondial de l’UNESCO et les 20 ans de la Loire à vélo – ont soutenu cette croissance dans une région Centre-Val de Loire symbole d’un tourisme de nature et de culture qui accueille 11 millions de visiteurs. Parmi eux, la clientèle étrangère ne fait pas défaut avec une forte présence néerlandaise, anglaise et allemande. Elle pèse 31 % en Loir-et-Cher.
« La Loire à vélo (+ 9 %) a été sacrée plus bel itinéraire cyclable du monde par le magazine Time Out. Avec ses 900 kilomètres de pistes, cet itinéraire séduit aussi bien les touristes étrangers que les Français », informe Catherine Lhéritier, présidente de l’ADT Val de Loire – Loir-et-Cher. Celle-ci se réjouit du lancement réussi de Cœur de France à vélo et, à l’horizon de l’été 2027, de la future passerelle sur la Loire, cofinancée par l’État, la Région, le Département et Agglopolys. (1)
Pour booster la fin de saison, l’Agence départementale du Tourisme et sept sites (les châteaux de Blois, Chambord, Clos Lucé, Valençay, le Domaine régional de Chaumont-sur-Loire et le ZooParc de Beauval) ont renouvelé leur campagne de communication de Noël pour inciter les Franciliens à se rendre dans notre département où les animations sont nombreuses et qualitatives.
Beauval fer de lance
Porté par la présence des pandas depuis 2012, le ZooParc de Beauval avec ses 1,9 million de visiteurs en 2024 est le fer de lance du département. Son PDG Rodolphe Delord confirme la belle saison 2025. « Malgré une certaine anxiété française, notre fréquentation est stable. 70 % de notre clientèle reste désormais deux jours notamment en fréquentant nos hôtels », précise-t-il.
En 2026, le ZooParc, qui a la cote dans les différents classements dans lesquels il figure, ouvrira sa nouvelle ferme pédagogique, un village d’animaux de la Sologne et du Berry qui s’étendra sur 3 ha, mais aussi un espace de jeux d’eau pour enfants et un bush australien où l’on pourra découvrir kangourous, wallabies et autres wombats (petits marsupiaux). De nouvelles allées couvertes verront aussi le jour pour faciliter les déplacements.
« En mai, il y aura quatre grands week-ends et en juillet, nous serons encore présents dans la caravane du Tour », se réjouit aussi M. Delord qui avoue travailler sur un projet d’étape du Tour de France qui pourrait être un contre-la-montre entre Chambord et Beauval.
À la une de l’actualité française, Rodolphe Delord était aux côtés du président Macron lors de son récent voyage en Chine. « La France et la Chine ont signé le 4 décembre à Pékin une lettre d’intention qui encadre leur future coopération autour de la conservation du panda géant. Ce nouvel accord-cadre confirme la présence des jumelles Yuandudu et Huanlili à Beauval au moins jusqu’en 2027 et prévoit l’arrivée d’un mâle et d’une femelle panda », explique-t-il à Magcentre.
Dans le cadre de ce nouveau voyage en Chine, Rodolphe Delord a également accompagné Brigitte Macron au centre d’élevage et de conservation de Chengdu. La Première Dame y a retrouvé Yuan Meng, son filleul et premier panda né en France. « Cette visite symbolique souligne que la biodiversité a pleinement sa place dans la relation entre la France et la Chine, au même titre que les enjeux économiques ou culturels. 1 800 pandas vivent à l’état sauvage », conclut-il en rappelant que Beauval accueille par ailleurs en prêt des singes dorés confirmant son rôle de partenaire privilégié dans « le soft power » et les échanges bilatéraux franco-chinois.
(1) Chantier chiffré à 17,5 M€.
Rodolphe Delord a accompagné Brigitte Macron le 5 décembre lors de sa visite du Centre de conservation des pandas géants de Chengdu. Il accueille notamment les deux pandas de 17 ans qui ont été prêtés à la France en 2012 dans le cadre de la « diplomatie des pandas » menée par Pékin. Crédit photo ZooParc de Beauval.
Delphinarium, la position de Rodolphe Delord
Mis en cause par une dizaine d’organisations non gouvernementales (ONG) de protection animale qui lui reprochent de porter atteinte à l’esprit de la loi de novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale, le PDG de Beauval répond au sujet du projet de création à Beauval.
« Il ne s’agit pas d’une exploitation commerciale des dauphins des parcs d’attraction (Marineland, Planète Sauvage notamment) mais d’un projet hors normes, ambitieux et profondément novateur, unique en Europe, un Centre d’Etudes, de Recherche Scientifique et de Sauvegarde pour Dauphins. Nous l’avons imaginé à la demande du gouvernement en lien avec des associations qui pour certaines ont fait machine arrière », explique-t-il à Magcentre.
D’une capacité de 20 à 30 dauphins, ce centre offrirait ainsi à ces animaux un cadre de vie pensé pour leur bien-être. Sept bassins, trois vastes lagons paysagers, plus de 30 000 mètres cubes d’eau de mer reconstituée, des plages, des rochers, des vagues et des courants naturels recréeront un environnement proche de celui qu’ils connaissent dans la nature. Des espaces pédagogiques innovants permettront aussi au public de mieux comprendre les enjeux de la conservation des cétacés tandis que des baies vitrées sous-marines, des salles d’observation et des programmes éducatifs offriront une expérience immersive et instructive.
« Les animaux du CERSSD seront intégrés au programme européen de gestion des populations (EEP), géré par les experts de l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA), afin d’assurer une gestion scientifique et coopérative des effectifs » développe R. Delord en concluant que « si les associations ont une meilleure solution qui réponde à la nécessité d’assurer la prise en charge des dauphins, je suis preneur ».
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