Municipales à Orléans : la raison gagne le Centre !

Logiquement Caroline Janvier et Ludovic Bourreau ont décidé d’unir leurs forces pour le scrutin du 15 mars. Un rapprochement programmatique évident mais indispensable sous peine de disparaître du paysage électoral et d’être éliminés dès le 1er tour.

Caroline Janvier et Ludovic Bourreau ont officialisé leur rapprochement pour les municipales. ©DR


Par Jean-Jacques Talpin.


Le Centre existe-t-il vraiment à Orléans ? Certains en sont persuadés et pensent même qu’il peut représenter une alternative crédible à la droite et à la gauche. Depuis plusieurs mois, des astéroïdes plus ou moins bien identifiés gravitent dans la galaxie centriste. Le premier à avoir dégainé est Yann Chaillou clairement identifié au centre gauche et doté d’un début de liste et d’un programme précis, et même chiffré. Second sur la ligne de départ l’avocat, peu identifié sur la scène politique locale, Grégory Meyer se revendiquant au centre droit et à Horizons même si le parti d’Édouard Philippe représenté dans le Loiret par le maire d’Olivet Matthieu Schlesinger ne lui a pas encore accordé son imprimatur. Juste à côté, deux associations tentaient jusqu’à présent d’incarner ce centre : « Vivement Orléans » représenté par Ludovic Bourreau et « Vivons Orléans » de Caroline Janvier.

« Majorité sortante à bout de souffle »

Le premier, cultureux reconnu dans le paysage local, est élu, conseiller municipal d’opposition sur la liste d’Olivier Carré en 2020 au côté de macronistes (même s’il refuse l’étiquette) comme Stéphanie Rist. La seconde est l’ancienne députée macroniste de la seconde circonscription du Loiret battue en 2024 par le représentant de Génération·s Emmanuel Duplessy. Depuis, Caroline Janvier et Ludovic Bourreau chassaient sur les mêmes terres du centre gauche en attendant la lumière qui pourrait les réunir. C’est désormais chose faite avec un faire-part de mariage annoncé. Pour les deux tourtereaux « ce rapprochement des deux mouvements marque une étape importante dans la construction d’une offre politique nouvelle » à Orléans afin de « proposer un projet innovant ». La future liste s’inscrit pleinement dans l’opposition à Serge Grouard « à la tête d’une ville à l’arrêt et d’une majorité sortante à bout de souffle » et marquée par « une fin de règne qui hypothèque l’avenir de notre ville ».

Élargir le regroupement au centre

En clair, rien ne distingue réellement les deux candidats si ce n’est la volonté de jouer sur le devant de la scène. En réalité, ce mariage de raison est d’abord marqué par un impératif catégorique : sans union pas d’avenir électoral possible. Pour se maintenir au second tour, une liste doit franchir la barre des 10% des suffrages ou au moins 5% pour fusionner avec une liste qualifiée. Difficile avec plusieurs listes centristes d’obtenir ce score synonyme aussi de remboursement des frais de campagne.

Mais même à deux, Ludovic Bourreau et Caroline Janvier pèsent encore peu. D’où un rapprochement indispensable avec Yann Chaillou (quelque peu dédaigné par les autres candidats malgré le sérieux de son programme) et Grégory Meyer qui semble vouloir faire cavalier seul.

Division probable à gauche

En fait, tout se décidera dès janvier à la fin de la trêve des confiseurs. C’est à ce moment-là que Serge Grouard, confortablement caché derrière son fauteuil de maire, sortira du bois en comptant les cadavres de ses adversaires potentiels. Le verdict tombera aussi pour la gauche dont les frères ennemis Jean-Philippe Grand et Baptiste Chapuis continuent leur guéguerre d’ego et de communiqués. Comme en 2020 la division apparaît aujourd’hui la plus probable, chacun campant sur ses positions, son programme et sa campagne. OSE dévoilera d’ailleurs ce samedi 5 décembre la suite de son programme et de sa liste.

Une troisième voie ?

La messe est-elle pour autant dite ? Peut-être pas car quelques militants continuent de pousser pour l’union à l’image du conseiller municipal Jean-Christophe Clozier, ancien militant d’OSE, qui plaide pour l’union et la proposition d’une « troisième voie » avec un binôme Grand-Chapuis mais sans chef et sans assurance que l’un des deux sera désigné favori pour être maire… Une voie étroite et une voix isolée que personne ne semble vouloir relayer…


Plus d’infos autrement :

Municipales à Orléans : OSE tend la main pour l’union… en fixant les règles du jeu

Commentaires

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  1. Des macronistes à l’assaut d’Orléans… quand on voit ce qu’ils ont fait de la France, ah non pas ça pour ma ville !
    Orléans mérite une politique ambitieuse et sincère, enracinée dans son histoire et ses réalités, pas une copie locale d’un projet national déjà en échec.
    Les habitants attendent des solutions concrètes pour leur quotidien, pas des slogans recyclés ni des aventures opportunistes.
    Notre ville a besoin d’un souffle nouveau, porté par des élus proches et engagés.

    Quant à Caroline Janvier, ancienne députée de ma circonscription, elle n’a jamais défendu nos préoccupations locales ni pris la peine de venir vers nous.
    Pourquoi lui accorder aujourd’hui notre confiance ?
    Orléans mérite des représentants présents et à l’écoute, pas des figures politiques déconnectées qui ne se manifestent que lorsqu’il s’agit de briguer un fauteuil. »

  2. Ce rapprochement me semble intéressant, et même si mes idées sont plutôt à gauche, je désespère de la “guégerre” d’egos entre Jean-Philippe Grand et Baptiste Chapuis !
    Grand est plus populaire que Chapuis, mais ce dernier s’appuie sur les ruines presque éteintes d’un PS qui n’a de “socialiste” que le nom…il ne se retirera pas, point de “coïtus interruptus” chez ces gens-là!

    En toute franchise, jetez-moi la pierre si vous voulez… quand je vois la guerre Chapuis-Grand qui n’a de cesse, eh bien oui: j’ai honte d’être de gauche!

    Au passage: Si Emmanuel Duplessis, qui n’a d’autre ambition politique que de faire interdire les boissons alcoolisées au bar de l’Assemblée Nationale [lamentable!] est député, c’est bien grâce à Caroline Janvier qui s’est retirée pour faire barrage à l’extrème droite orléanaise…Ce jeune homme me semble bien falôt, et on aimerait le voir déposer une vraie proposition politique, alors qu’apparemment…il bricole!

    Contrairement à certains avis, Caroline et Ludovic, ces deux-là ont les pieds sur terre, et, si par un sensible mouvement tellurique je devais d’un bond me retrouver à voter à Orléans, alors que je ne vis qu’en banlieue( cette banlieue appelée “Métropôle” ) je glisserais un bulletin vers eux, plus rassurants et moins nourris d’appareils de partis… tant pis pour mes vieilles convictions, ça m’apprendra d’en avoir! 🙂

  3. En fait il n’y a pas vraiment de “bataille d’égos” à gauche, d’ailleurs l’offre d’OSE de faire une plateforme commune 50/50 avec MO est toujours en attente de réponse. Après oui il est vrai que de nombreuses personnes de gauche préfèrent que cette union (si elle a lieu) ne soit pas dirigée par Baptiste Chapuis, ce qui semble contrarier son destin et bloque un peu tout.

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