En 2001, Jean-Pierre Door vient tout juste d’être élu maire de Montargis quand le téléphone sonne. Son épouse décroche, écoute quelques secondes, puis lâche, incrédule : « C’est ça, et moi je suis la reine d’Angleterre ! » avant de tendre le combiné à son mari : « C’est Jacques Chirac qui veut te parler… mais à mon avis, c’est une blague. »
Ce n’en était pas une. À l’autre bout du fil, Jean-Pierre Door reconnaît la voix du Président de la République. Pour un premier contact, l’entrée en matière était sportive.
Jacques Chirac lui demandait de renoncer aux élections législatives au profit de Philippe Bas, candidat pressenti. La carrière parlementaire de Jean-Pierre Door aurait pu s’arrêter là, avant même d’avoir commencé.
Mais après échanges avec le « candidat du président », la situation s’est aplanie. Les deux hommes sont restés en excellents termes, chacun poursuivant sa route : Philippe Bas devint sénateur, président de la commission des Lois puis premier questeur du Sénat, tandis que Jean-Pierre Door suivait le parcours que l’on connaît.
Un an plus tard, Jacques Chirac rappelle Jean-Pierre Door, pour lui annoncer sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur, comme quoi la politique peut parfois boucler ses cercles avec élégance.
Vingt-cinq ans ont encore passé. Une vie publique dense, marquée par un engagement constant et un rôle renforcé durant la crise de la Covid conduit aujourd’hui l’ancien député-médecin au grade d’officier. Une distinction remise à Montargis par Jean Castex, qu’il a souvent croisé à l’Assemblée nationale et dans les bureaux du ministère de la Santé, avant que « l’ouragan sanitaire » de la Covid ne les rapproche, lorsque l’un était Premier ministre et l’autre député-médecin.