De nombreux musulmans considèrent que la loi de 1905 est une arme contre leur religion. L’association ECO qui veut mobiliser les quartiers populaires pour l’élection municipale appelait ce mardi 9 décembre à un rassemblement citoyen « pour rappeler le sens véritable de la laïcité ». Un message faiblement entendu.
Image d’illustration : Vassil, via Wikimedia Commons
Par Jean-Jacques Talpin.
Le 9 décembre 1905, une loi approuvait la séparation des églises et de l’État. Cette loi est considérée comme le fondement du principe de laïcité qui établit la neutralité de l’État en matière religieuse mais aussi la liberté de conscience et le libre exercice des cultes. Depuis, la laïcité est devenue un principe fondamental de notre République, mais un principe de plus en plus attaqué, déformé et surtout mal compris.
« Faire œuvre de pédagogie »
Cette loi de liberté qui sanctuarise aussi le droit de croire ou de ne pas croire est considérée parfois comme une arme contre l’Islam. C’est pour faire œuvre de « pédagogie » que l’association Élan Citoyen Orléanais (ECO), qui fait attelage pour les municipales avec les écologistes de OSE, appelait ce mardi à un « rassemblement citoyen, transpartisan et sans récupération politique ». Avec pour objectif : « de rappeler le sens véritable de la laïcité, un principe trop souvent détourné, déformé ou utilisé contre ceux qu’il est censé protéger ».
« Faire entendre la voix apaisée des Musulmans »
Avec aussi pour ambition de « redonner clarté et sens à un principe fondamental du pacte républicain, loin des polémiques habituelles et des instrumentalisations ». Les membres d’ECO voulaient donc « faire entendre une voix apaisée, fidèle à l’esprit de 1905 : un État neutre, des citoyens libres, des convictions respectées ». Avec en sous-titre implicite : les musulmans sont les victimes de la laïcité considérée par certains comme une arme. C’est pourquoi les slogans étaient avant tout offensifs : « ne laissons pas la laïcité aux islamophobes », « la laïcité ce n’est pas l’invisibilisation ou l’exclusion ». Dommage que ce rassemblement n’ait été appelé qu’à l’initiative de la seule association ECO qui n’a attiré que de trop rares participants.
Prêcher dans le désert ?
Même la gauche qui avait été invitée a fait faux bond – à l’exception bien sûr de la tête de liste OSE Jean-Philippe Grand – craignant sans doute de tomber dans le piège du débat islam versus laïcité. La défense de ce principe cardinal aurait sans doute nécessité un engagement plus massif de toutes les forces politiques et même cultuelles.
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