Les 18 et 25 janvier prochains, les électeurs de la 1re circonscription du Loiret sont appelés à élire leur député pour remplacer Mme Rist, nommée nouvelle ministre de la Santé, qui a dû faire face à la défaillance de son suppléant. Un défi pas simple à relever pour l’ancienne titulaire.
Stéphanie Rist (EPR) va de nouveau affronter la socialiste Ghislaine Kounowski lors d’une législative partielle dans le Loiret. ©Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
Une chose est certaine : Stéphanie Rist – mais cela s’adresse aussi à tous les candidats – a intérêt à bien choisir son suppléant. Car si l’actuelle ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées doit retourner devant les électeurs, c’est avant tout pour suppléer la défaillance de… son suppléant. La fonction de ministre étant incompatible avec un siège parlementaire, Stéphanie Rist, élue en 2017 puis 2024 sous l’étiquette macroniste, a dû démissionner. Et c’est son suppléant Stéphane Chouin, maire de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, village de la périphérie orléanaise, qui devait alors automatiquement lui succéder.
Double défaillance du suppléant
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. L’an passé l’éphémère Premier ministre Michel Barnier avait déjà songé à confier un portefeuille ministériel à Stéphanie Rist qui avait décliné face au refus de son suppléant de la suppléer. Bis repetita cette fois avec un second refus de Stéphane Chouin. Faute de titulaire le siège est donc remis en jeu. Et logiquement Stéphanie Rist se représente… même si elle devra aussi démissionner – dans l’hypothèse où elle demeure ministre – si elle est élue pour laisser place à un suppléant qui n’est pas encore désigné.
Les électeurs devront donc voter les 18 et 25 janvier. Pour le 1er tour, la configuration sera différente de celle des législatives de 2024 quand le Nouveau Front Populaire s’était rassemblé derrière la socialiste Ghislaine Kounowski. Cette fois face à l’éclatement de la gauche, la socialiste sera toujours candidate avec en face d’elle un candidat LFI, Houari Belgherbi. Reconquête sera également de la partie avec Nicole Maurice (1,24% des voix en 2024), tout comme Lutte Ouvrière (0,8% en 2024).
Quel poids du RN ?
Plusieurs inconnues planent sur le 1er tour et notamment le poids du RN. En 2024 sa candidate Tiffanie Rabault avait obtenu 28% des voix avant d’être balayée au second tour par Mme Rist (67,7% contre 32,3%). Mais Tiffanie Rabault sera en mars prochain tête de liste RN aux municipales à Orléans : pas sûr donc qu’elle s’engage sur ces deux fronts électoraux.
Sauf percée fulgurante du RN, le second tour devrait alors se jouer entre Stéphanie Rist et Ghislaine Kounowski. Lors du 1er tour de 2024, la candidate macroniste était arrivée en tête avec 31,60% des voix contre 31,47% pour son adversaire socialiste, soit 69 voix seulement d’avance. Pour le second tour, Mme Kounowski s’était désistée en faveur de Stéphanie Rist au nom du front républicain pour faire barrage au RN.
Grogne chez les Républicains ?
Cette fois la situation est différente : le Front républicain a du plomb dans l’aile et des centristes alliés à des représentants de la droite pourraient présenter un candidat contre Stéphanie Rist comme ils avaient fait en 2024 (6,8% des voix).
Il est vrai que Mme Rist n’aura en face d’elle aucun candidat officiel des Républicains (qui auraient peu de chances d’accéder au second tour) peu désireux de contrarier la candidate macroniste, pas plus que de favoriser le RN ou le PS. Mais cette non-participation de LR résistera-t-elle à la radicalisation des électeurs de droite chauffés par le duo Retailleau-Wauquier ? Certains manifestent déjà une mauvaise humeur qui pourrait se traduire par une non-participation au vote et donc par un taux d’abstention important, ce qui est habituel pour une élection partielle. Pour quelques grognards au sein des Républicains, cette alliance de fait LR-macronistes est considérée comme « contre-nature » et ils dénoncent un « arrangement » et échange de bons procédés entre Serge Grouard et Stéphanie Rist.
Quel avenir pour Stéphanie Rist ?
Pour les prochaines municipales, Stéphanie Rist qui ne cache pas ses ambitions locales pourrait donc s’engager à ne pas faire campagne contre le maire sortant le 15 mars prochain. Elle pourrait même rejoindre sa liste si tant est que Serge Grouard sorte du bois et dévoile ses intentions.
Tout cela repose encore sur des suppositions, des hypothèses et des scénarios fragiles. En tout état de cause, ce scrutin partiel sera regardé à la loupe au niveau national pour jauger la dynamique du RN, la vitalité ou la disparition du front républicain et la force de la gauche certes divisée mais très présente dans cette circonscription. Le scrutin sera donc à haut risque pour Stéphanie Rist : un échec le 18 ou le 25 janvier au profit de Mme Kounowski représenterait sans doute la fin de sa carrière ministérielle et de ses ambitions municipales.
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