Depuis 1977, la formation trotskiste est présente à chaque scrutin municipal. En mars elle sera donc encore en lice avec Farida Megdoud et Claude Trepka « pour donner la parole aux travailleurs ».
À Orléans, Farida Magdoud et Claude Trepka représenteront le parti trotskiste aux municipales 2026 – Photo Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
Le 15 mars prochain les électeurs orléanais – mais aussi ceux de Montargis et de Fleury-les-Aubrais – pourront glisser un bulletin de vote Lutte Ouvrière dans l’urne. C’est devenu une tradition politique : la petite formation d’extrême gauche est présente à chaque élection depuis près de 50 ans dans la capitale régionale.
Une liste sans « notables ni politiciens »
Sous la banderole « Lutte Ouvrière-le camp des travailleurs », cette liste se veut pourtant différente de toutes les autres qui seront présentes. « C’est une liste, explique Farida Megdoud, où il n’y aura pas de notables établis, pas de politiciens mais uniquement des représentants du monde du travail : actifs, retraités ou chômeurs ». L’ambition de cette liste qui ne passera évidemment pas le cap du premier tour est d’abord de faire témoignage et « de faire entendre la voix des travailleurs » et « leur écœurement du spectacle politicien ».
« Renverser la société capitaliste »
Car LO refuse de faire partie du jeu politique normal avec des élus qui, « de droite ou de gauche, n’ont qu’une ambition : défendre leurs intérêts et la société capitaliste et bourgeoise telle qu’elle est ». Cette liste LO n’aura d’ailleurs pas de programme électoral municipal : « Bien sûr, admettent Farida Megdoud et Claude Trepka, nous sommes sensibles aux questions de pauvreté, de misère, d’insécurité, de délinquance ou de narcotrafic mais ce n’est pas au niveau local qu’on peut résoudre ces questions ».
« Le changement ne passera pas par le bulletin de vote »
Ils ne dédaignent pas pour autant les questions locales, comme le besoin de transports gratuits, le soutien aux associations et le refus des subventions aux entreprises. La seule solution passe donc par un renversement de la « société bourgeoise et de l’ordre capitaliste ». Les deux candidats qui doivent encore constituer une équipe de 55 colistiers pour le 15 mars ne se font donc pas d’illusions sur leur futur score électoral. Ils sont d’ailleurs convaincus que le changement de société ne passera pas par le bulletin de vote mais par « la mobilisation des travailleurs ». Mais ils veulent malgré tout faire entendre leur voix. Sans illusions, ils reconnaissent qu’un ouvrier sur deux vote pour le Rassemblement national. Mais ils sont convaincus « qu’on peut inverser la tendance ».
« L’avenir ne passera pas par l’union de la gauche »
Et pas question pour eux de « faire la morale à ces électeurs » qui votent « RN par dépit en se disant qu’on ne les a jamais essayés ». Et contre cette montée réactionnaire, ils refusent aussi tout front commun avec les frères ennemis de l’extrême gauche comme LFI ou même de la gauche classique. Résignés et mobilisés, ils admettent que « l’avenir ne passera pas par l’union de la gauche mais par les luttes des travailleurs ».
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