Orléans : un budget 2026 prudent et électoraliste

Les élus orléanais ont adopté (sauf la gauche) le budget primitif de l’année prochaine chiffré à 282 millions d’euros. Un exercice sans aspérités qui ne mécontente presque personne et qui se traduit par un grand moment de communication pour préparer le scrutin municipal de mars prochain.

Le dernier conseil municipal de l’année à Orléans se tenait ce jeudi 11 décembre. Capture Youtube Ville d’Orléans


Par Jean-Jacques Talpin.


Le vote d’un budget primitif pour l’année à venir est toujours un grand moment politique : c’est là où les élus définissent leur politique municipale, leurs choix opérationnels et la vision qu’ils ont de l’avenir de la ville. C’est toujours aussi un grand moment de communication politique : l’opposition vote systématiquement contre (sous peine d’apparaître comme soutien de la majorité municipale) tandis que cette majorité s’époumone et s’extasie devant un budget « extraordinaire » qui annonce des jours heureux pour la ville.

L’adieu aux armes de Michel Martin

Le contexte est évidemment sensible quand au moins deux élus candidats aux municipales (Baptiste Chapuis, Jean-Philippe Grand et peut-être Ludovic Bourreau), sans compter la socialiste Ghislaine Kounowski en campagne pour les législatives partielles de janvier prochain siègent sur les bancs de l’opposition. Le vote de ce jeudi 11 décembre à Orléans n’a donc pas échappé à la règle. Michel Martin, l’adjoint aux finances, qui présentait son dernier budget avant son retrait de la vie politique (ce qui a donné lieu à une pluie d’éloges émanant de tous les bancs) a comme d’habitude proposé un travail propre et clair : une épargne en hausse, des investissements qui se maintiennent, une stabilisation de la fiscalité avec les mêmes taux depuis 1996 (merci Jean-Pierre Sueur qui avait alors fortement augmenté cette fiscalité à l’aube de son second mandat !). Bref, les ratios financiers sont plutôt bons et l’écologiste Jean-Philippe Grand a eu beau jeu de se féliciter « d’une gestion de grande qualité de la ville depuis 40 ans ».

Florilèges de compliments

Seuls bémols : une dette qui glissera de 90 à 100 millions d’euros fin 2026, une baisse de subvention de 5 000 euros pour le tiers-lieu Le 108. Pour le reste, peu d’aspérités dans ce budget préélectoral dont la mission essentielle est de rassurer et d’enjoliver les chiffres avant de demander une reconduction de son mandat. C’est aussi le moment où les « petites mains » du conseil, ces conseillers souvent discrets et les adjoints influents (comme Charles-Éric Lemaignen, Florent Montillot ou Yves Geffroy), versent leurs larmes en rappelant comment il fait bon vivre à Orléans sous la municipalité Grouard.

« L’appel au secours des associations »

Il est vrai que ce vote du budget est aussi l’occasion pour certains de rappeler qu’ils existent et qu’ils aimeraient bien figurer sur la liste préparée par le futur candidat Grouard. Bien sûr la gauche a trouvé des points de faiblesse comme le socialiste Baptiste Chapuis qui dénonce un budget « sans ambition » et sans mesures réelles contre la misère et plaide pour le réaménagement des cours d’écoles ou la rénovation énergétique des bâtiments. L’écologiste Jean-Philippe Grand met en lumière « l’appel au secours des associations » et le besoin de « les accompagner davantage », alors qu’il faudrait aussi engager des travaux de rénovation énergétique.

« Construire un budget est un combat ! »

L’élu écologiste insiste aussi sur ce qui sera le grand projet de son programme électoral : la remise à plat du projet de rénovation des Halles Châtelet pour lequel 11 millions sont prévus en 2026. Il refuse le projet « mort-né » de halles gourmandes au profit d’une esquisse plus modeste. Il lance ainsi à Serge Grouard : « Arrêtez ce projet car vous engagez la ville dans une impasse ! ». De son côté, Ghislaine Kounowski revient sur le sous-investissement récurrent dans la culture et notamment dans l’entretien des bâtiments culturels.

Face à ces critiques modérées, Serge Grouard explique, justifie son budget, l’enjolive à l’envi et rappelle que « construire un tel budget est un combat » alors que l’État n’a toujours pas le sien.

« Pour des débats dignes et sans démagogie »

Il lance aussi une adresse à ses futurs adversaires : « Le toujours plus est suicidaire. J’espère que les débats des prochaines semaines seront dignes, il faut éviter la démagogie et les vieilles ritournelles de 50 ans (…) Il faut un cercle vertueux pour qu’Orléans ne connaisse pas la situation dramatique de l’État ». Un message même pas subliminal pour rappeler que Serge Grouard est candidat même s’il amuse la galerie en faisant durer un faux suspens.


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