Les élus régionaux adopteront ce jeudi 18 décembre leur budget primitif d’un montant de 1,9 milliard d’euros. Un exercice difficile alors que l’État va continuer de ponctionner les recettes des collectivités territoriales. Pour autant, pas question de se résigner, de se lancer dans la rigueur et de remettre en cause les investissements.
Les élus régionaux voteront le budget primitif 2026 ce jeudi 18 décembre. ©Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
L’État n’a toujours pas de budget. Et pourtant c’est cette boussole étatique qui permettrait aux collectivités territoriales « d’y voir clair » ou de définir leurs politiques avec un minimum de visibilité. Mais rien de tout cela. Et la Région, comme l’an passé, est contrainte de préparer un budget primitif 2026 qui sera adopté ce jeudi 18 décembre en session à Orléans. « En plus de ce manque de budget, explique le président régional François Bonneau, il faut faire face à une paralysie institutionnelle et politique et à une impuissance nationale. L’État est un canard sans tête et sans projets ».
L’État ponctionne !
Une chose est cependant certaine : l’État va ponctionner une nouvelle fois les recettes de la Région à hauteur de 50 millions d’euros. Et c’est sur ce niveau bas que les services régionaux ont bâti ce budget de 1,9 milliard d’euros. De nombreuses mesures et ponctions vont donc impacter ce budget : 12 millions de pertes de recettes de TVA, moins 19,6 millions de dotations diverses, 14,4 millions perdus à la suite du non-respect des engagements de l’État pour le Ségur de la santé, 2,2 millions perdus au titre de la retraite des agents et 16,7 millions à rendre pour le DILICO 2 (dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités).
Optimiser les recettes
Face à ces coups de massue, la Région aurait pu faire profil bas. « Mais il nous faut résister aux temps mauvais, répond François Bonneau, il n’y aura pas de repli, nous gardons notre enthousiasme notamment pour soutenir les populations les plus fragiles de notre territoire ». Ces ponctions venues d’en haut et contre lesquelles le président régional appelle d’urgence une réponse via une « nouvelle étape de décentralisation » affecteront différentes politiques : la formation professionnelle, l’apprentissage, les formations sanitaires et sociales. Mais pour en limiter l’impact, la Région optimise au maximum ses interventions sans pour autant augmenter l’emprunt (178 millions en légère baisse) et sans laisser filer la dette (1,3 milliard).
Priorités aux interventions régionales
Mais pas question non plus d’apparaître comme une « roue de secours » d’autres collectivités. Ainsi la Région ne se substituera pas aux conseils départementaux du Cher et du Loiret qui ont revu à la baisse leur soutien à l’agriculture.
Près de 85% du budget – proche de 2 milliards – seront donc consacrés aux interventions directes de la Région avec plusieurs mesures concrètes : extension des IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers), développement des formations inclusives pour les personnes privées d’emploi, 50 mesures pour la mobilité notamment dans les territoires ruraux avec l’autopartage dans les intercommunalités et le dispositif de covoiturage domicile-travail, investissements dans les lycées (26 millions pour le nouveau lycée de Châteauneuf-sur-Loire), l’université, les transports, etc.
Un budget qui se veut donc « proactif », ce que réfutent naturellement les oppositions qui manifesteront leurs vétos, au mieux leur abstention, à ces perspectives de 2026.
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