Qui François Hollande fera t-il entrer au Panthéon en 2014 : le Président de la République aura le dernier mot, cette décision lui appartient, après un long débat entre intellectuels, historiens et politiques et un « sondage », tellement incongru, que les résultats n?en n?ont pas été divulgués !
On est à peu près sûr de trois choses : deux personnages nouveaux seront admis aux côté des 73 grands hommes (au sens générique) déjà installés rue Soufflot, dans le temple laïc de la patrie. Parmi ces deux personnages, il y aura au moins une femme puisque pour l?instant, seules Marie Curie et Sophie Berthelot reposent dans ce club très masculin. Et François Hollande a toujours dit qu?il souhaitait rétablir (un peu) l?équilibre.
Les Orléanais n’y croient plus

Avélino Vallé.
Troisième certitude : Jean Zay ne figurera pas parmi les heureux élus. Et, à priori, Dieudonné n’y serait pour rien! Même ceux qui ont mené la campagne en faveur de Jean Zay, « l?oublié de la République », l?Orléanais ministre de l?Education nationale du Front populaire, n?y croient plus, comme Avélino Vallé, qui a été reçu à l?Elysée. Il faut dire que les lobbies en faveur d?Olympes de Gouges et surtout du résistant Pierre Brossolette (parmi les noms cités et il y en a eu des dizaines) ont fait flèche de tout bois.
Brossolette et Moulin au Panthéon, une cohabitation délicate
L?historienne Mona Ozouf, présidente du Comité de soutien, a multiplié les tribunes, dans le Monde notamment, et même Laurent Joffrin (éditorial du 28 novembre dans le Nouvel Obs) entre autres, y est allé de son édito en faveur de Pierre Brossolette. A contrario, des voix s’élèvent contre la “cohabitation” au Panthéon entre Pierre Brossolette et Jean Moulin. Après le rapport qu?a rendu Philippe Béléval, le directeur de « Monum » le 10 octobre à François Hollande, l?on a appris que celui-ci n?était pas favorable à l?entrée de Jean Zay au Panthéon. Pour quelles raisons ?
Les influences maçonniques (Jean Zay faisait partie de la loge Etienne Dolet à Orléans) pourraient-elles contrebalancer cette tendance ? L?Orléanais Anoine Prost, qui dirige les opérations pour la célébration du centenaire de 14-18, aura-t-il son mot à dire, même si Jean Zay entrerait, lui, dans le créneau des célébrations du 70 ème anniversaire du débarquement ? François Hollande se souviendra t-il de la promesse qu’il avait faite par écrit aux amis de Jean Zay?
Il reste une journée à François Hollande, qui devait donner sa réponse avant la fin 2013, pour dévoiler son choix. Franchement, ce ne devrait pas être sa promesse la plus difficile à tenir.
Ch.B