Dans le florilège des concerts et spectacles proposés depuis quelques semaines par le Conservatoire d’Orléans figurait, vendredi 23 et samedi 24 mai, la prestation du département Danse dans la salle Touchard du théâtre.
Issus des deux classes de Danse classique et de Danse contemporaine, et rassemblant tous les niveaux d’enseignement, près de 200 élèves-danseurs, conduits par leurs professeurs Jean-Jacques Hermant pour la danse classique et Nathalie Ageorges pour la danse contemporaine, ont offert un spectacle de haute tenue.
Haute maîtrise des danseuses , danseurs et chorégraphes
Aucun faux pas (si l’on peut dire), ni maladresse pendant ces deux heures de spectacle où l’enchaînement des tableaux, la place et le rôle des différents groupes, le jeu des acteurs, la beauté des costumes… ont témoigné d’une grande maîtrise des jeunes danseuses et danseurs.
Restait évidemment à trouver, pour chacune de ces prestations le fil conducteur, « l’argument », qui inspire et organise les « tableaux » et transforme des savoir-faire en spectacle, le plus difficile en somme.
Jean-Jacques Hermant et Nathalie Ageorges sont des artistes enthousiastes et ont mis toute leur passion, aidés par Quentin Delepine pour l’argument de la première partie et par l’interprétation talentueuse de musiciens confirmés pour la seconde, pour donner vie à leurs projets.
Beau climat poétique avec fable et comptines
La classe de danse classique a donc évolué sur une fable, faisant revivre comptines et souvenirs de notre enfance.
Dans ce climat poétique, soutenu par des arrangements musicaux d’une très grande fraîcheur (guitares, flûtes, violoncelles, piano et percussion joués par les élèves du conservatoire) les élèves dansent et jouent la comédie sur des textes de Quentin Delepine, évocation de la Mère-Michel, de Saint-Eloi, de Malbrough… et de la Bergère – belle comme il se doit -, personnage central de ce conte.
“Entre autres et ailleurs”, un travail remarquable et contemporain
Point d’histoire pour le spectacle « Entre autres et ailleurs », résultant d’une recherche de la chorégraphe sur les nouvelles formes de communication et s’inscrivant dans une esthétique proche de Béjart où le son et le geste génèrent des correspondances.
Des musiques superbes, certaines enregistrées, d’autres en live (magnifiquement interprétées par des artistes de la maison), sur lesquelles évoluent duos, petits groupes et tout le corps de ballet.
Travail remarquable du professeur et de ses élèves et mention spéciale pour les musiciens : Trio n°1 de J. Brahms (L. Karsenti, G. Dettmar et Y. Benzakoun-Bloch) ; Deux pièces pour piano de Schönberg (D. Benzakoun), l’époustouflante Sequenza III de Berio par A. Rouyer et Am-stram-gram par la classe de direction de chœur d’Elisabeth Renault, superbe… comme d’habitude.
En résumé, que du bonheur devant tout ce travail (beaucoup), le talent, l’enthousiasme, la passion et l’amour de transmettre.
Chapeau bas les artistes en herbe et les autres !
Jean-Pierre Blaise
Photos: S. Marchant.