Comme le président de région Francois Bonneau en son temps, le maire d’Orléans souffre d’être un parfait inconnu à Paris. On s’en souvient, la région Centre qui à l’époque n’était même pas Val de Loire —c’est dire son degré d’anonymat— était arrivée bonne dernière dans un classement des présidents de région les plus connus…
Tellement sans odeur ni saveur, cette région que son président avait été convié derechef et exhibé sur les plateaux TV les plus branchés, ceux de Canal+ en l’occurrence. François Bonneau s’en était d’ailleurs, plutôt tiré à son avantage.
Même notoriété proche de zéro de la ville d’Orléans à Paris, d’ailleurs capitale de la région, tellement proche de la capitale que certains Parisien s’en souviennent uniquement pour s’y être arrêté aux toilettes sur l’A10, avant d’affronter les bouchons du périphérique, au retour du week-end… Et son maire, qui n’a pas le record d’assiduité à l’Assemblée nationale, même s’il a fait des pieds et des mains pour s’afficher lieutenant de François Fillon, ne faisait jusqu’ici pas partie des vedettes de la salle des Quatre colonnes (en foot on l’appelle “zone mixte”).
La saillie patriotique du maire d’Orléans
Soyons honnête, Serge Grouard a bien tenté de faire mousser sa ville avec des arrêtés anti-prostitution, anti-jeunes, des caméras partout, la nomination d’un conseiller délégué à l’immigration clandestine, un concours Miss France et une étoile Stéphane Bern, président des fêtes johanniques. Mais toutes ces tentatives pour faire rayonner Orléans n’étaient que du menu fretin au regard de cette Marseillaise, devenue célèbre, entonnée à l’Assemblée nationale après le discours fédérateur de Manuel Valls, après les “événements”. Son heure de gloire était arrivée. Deux pages dans la Rep ont même été jusqu’à “décrypter” les retombées de cette saillie patriotique du maire d’Orléans.
Un papier moins flatteur serait en préparation
Fort de cette montée en gamme consensuelle, et à la surprise de ses meilleurs ennemis orléanais, c’est ensuite le quotidien de la gauche socialiste qui lui a troussé une page de portrait, plutôt bien senti, dans sa fameuse dernière page. Tellement bien troussé que le quotidien a reçu une pelleté de lettres et de commentaires en ligne, scandalisées qu’il n’ait pas été rappelées les turpitudes judiciaires de Serge Grouard face à un certain blogueur, Fansolo. Et l’interdiction qu’il avait faite ensuite au journaliste correspondant local de …Libé de participer à une conférence de presse. Moyennant quoi, un papier moins flatteur serait en préparation à Libération, un papier qui ne soit pas, cette fois, un hymne… à Serge Grouard.
Ch.B