La presse orléanaise ne se rend pas toujours compte de la chance qu’elle a. “Son” maire, Serge Grouard est un inconditionnel du journalisme. Il s’érige à tout bout de champ en défenseur de l’indépendance de la presse, de sa liberté de ton, voire de son impertinence (sic).
Il vient encore de le dire, de le répéter lorsqu’il a révélé à des journalistes locaux, stupéfaits de tant d’audace, le nom de son invité présidente des fêtes johanniques, Audrey Pulvar. Depuis le carnage chez Charlie, Serge Grouard défend bec et ongle la presse, pilier de notre démocratie.
Pas de connivence

Sur le plateau de la chaîne parlementaire.
A Orléans, les journalistes savent combien il est attaché à cette indépendance. Derniers exemples en date, Serge Grouard est capable de traverser le hall du conseil général un soir d’élection sans serrer la main d’un seul journaliste pourtant habitués de ses conférences de presse. C’est tout à son honneur, afin de ne pas les exposer à des reproches de connivence, il va jusqu’à ne pas présenter de quelconques excuses lorsqu’il arrive, justement en conférence de presse, avec vingt minutes de retard. Il ne lui viendrait pas à l’idée de saluer un par un les journalistes comme Eric Doligé, Hugues Saury ou François Bonneau, ces grands élus démagogues. Non lui, Serge Grouard respecte tellement l’indépendance des journalistes, que lorsque le plumitif d’un organe régional demande une réaction par téléphone il fait répondre par une de ses attachées de presse que… qu’il n’est pas disponible aujourd’hui.
L’“impertinente” Audrey Pulvar

Portrait de Serge Grouard dans Libé
Le maire d’Orléans réserve plutôt ses propos à la presse nationale. De toutes façons, il y a belle lurette que Serge Grouard ne joue plus dans cette cour locale là. Lui, son championnat c’est la ligue 1 pas la DHR (Division d’honneur régionale). Propulsé par ses résultats stratosphériques aux municipales dans son nuage, il ne tutoie plus que la presse planétaire. Celle des plateaux de télé nationaux, ceux de Bourdin l’ami du Front national, de la Chaîne parlementaire où il est invité comme le filloniste de service, et d’ITV ou de BFM, où il a sans doute croisé la belle et “impertinente” Audrey Pulvar. Lui le gaulliste, l’homme de l’UMP, ce qu’il aime par dessus tout, ce sont les “journalistes de gauche”, comme ceux de Libé à Paris qui lui troussent des portraits flatteurs, preuve de son influence déterminante sur l’échiquier politique. Elle est bien loin la “bavure” de l’interdiction faite au correspondant de Libé d’assister à une conférence de presse à Orléans, et puis il faut dire qu’il l’avait bien cherché…

Serge Grouard sur Itélé
Quant il disserte avec brio en conseil municipal ou en point presse sur son chantier principal qui consiste, modestement aux côté de François Fillon, à “relever la France” les journalistes locaux préfèrent l’embêter avec l’Aréna ou la rue des Carmes, “détails” de l’histoire orléanaise. Seuls les journalistes nationaux sont à même de comprendre que tout ce que fait le maire d’Orléans est parfaitement désintéressé, animé par l’idéal …”républicain” et l’intérêt de la France.
Il n’est que dans sa ville, que des journalistes, dénués de toute clairvoyance, vont jusqu’à imaginer que sa saillie patriotique lorsqu’il a chanté la Marseillaise à l’Assemblée, n’était destinée qu’à faire parler de lui, qu’à occuper le terrain médiatique jusqu’en 2017. Il n’y a que ces plumitifs “provinciaux” pour oser songer que cet amour des médias -surtout nationaux- ne cacherait que des préoccupations bassement carriéristes, voire ministérielles.
Décidément les journalistes locaux ne savent pas la chance qu’ils ont d’avoir un maire aussi soucieux de liberté de la presse. Heureusement que la voix d’Audrey Pulvar, la “libératrice” sera bientôt là pour le leur rappeler.
Ch.B