Printemps de Bourges: entre Dick Annegarn et Rock’N’Beat

Entre Dick Annegarn et Rock’N’Beat
Ou quand le festival s’essaie au grand écart

Bruxelles, ma belle, ça fait quarante fois quatre saisons que ce vieux Dick (62 ans) claque les portes en sortant de scène et en lançant ses sacrés géraniums. Il revient à Bourges ce samedi avec son dernier album « Vélo Va ». Il arrive de Haute-Garonne où il a créé un festival du verbe (je vous engage à pianoter sur son site (lesamisduverbe.com) pour remplir le théâtre Jacques Cœur qui devrait aller comme un écrin à sa voix rocailleuse. Bonne chance à Ben Mazué qui le précédera sur scène.

Il finira juste à temps pour laisser les fondus de musiques électroniques pour se jeter au W/Le Palais d’Auron pour une Rock’N’Beat partie qui devrait les mener jusqu’à Round  Midnight après avoir traversé une tempête de jeunes vagues électoniques. A part l’emblématique Jeff Mills (52 ans), un des pionniers de la musique techno qui compte dit-on pas moins de trente berges derrière les platines.

Bon, il est devenu un peu classieux avec ses concerts bordés d’orchestres symphoniques dans le cocon d’une Salle Pleyel. Mais être et avoir été sont les deux mamelles de la longévité. Il est ce que l’on pourrait imaginer comme la lame de fond de ce que Le Monde (daté de ce samedi) appelle « la vague festive de l’électronic dance music (EDM), eau bénite pour un mariage réussi (mariage pluvieux…) du rock et de l’électronique au bord de l’Auron.

« Peu rock et très électro » précise pourtant les programmateurs de la soirée qui ont voulu faire leur miel du bouillonnement actuel d’une génération dont les apôtres se nomment Joris Delacroix (ne ratez pas son fond de scène avec un énorme réacteur d’avion…), N’To (et sa musique en usine à rêves) ou Fakear (électro exotique et introspective). Ce que je vous en dis…

Ce sont paraît-il des sonorités satellitaires de la planète musicale –Rone en est un des astres – dans lesquelles il ne faut pas essayer de chercher d’unité stylistique. C’est déjà ça !

Mais à Bourges, cet ancien centre international de la musique électroacoustique et de son « gmebogosse » de merveilleuse mémoire, on appréciera forcément les performances de SBTRKT (à prononcer « subtract » 20 fois au petit dej’), réputé « excellent », d’Odesza le duo dont le « fanbase » s’est constitué autour de « leurs vocaux féminins célestes et leurs grosses basses zébrées de nappe filtrées » -ça doit être quelque chose cré vin Dieu !- de Radiokvm, qui Beyrouth un peu pour qui ne sait ce qu’est un « sampler » ou une « drum machine », de l’ami Fritz Kalkbrenner (« house allemande ») qui traite comme personne « des tourneries hymniques » ou de son compatriote Boris Brejcha qui est annoncé avec cette précaution : « Pour commenter son set, préparez votre stock d’oxymorons ! ». Sombrement lumineux…

Patrick Martinat

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