Ce vendredi 18 septembre c’était la traditionnelle présentation, devant une salle comble, de la prochaine saison de spectacles au Théâtre de la Tête Noire à Saran avec en ouverture une jonglerie musicale diablement déconcertante, avec ces balles qui s’échangent entre deux jongleurs devenus corps rythmés, fantaisie visuelle et sonore proposée par la compagnie Poc.

Patrice Douchet a ensuite présenté la programmation à venir en la qualifiant de brillante et généreuse, tour à tour et parfois les deux en même temps, de grave et joyeuse. Parmi la vingtaine de spectacle, on retiendra coté joyeux bien sûr l’intégrale des films du clown-réalisateur Pierre Etaix proposée sur trois jours, suivie d’une soirée chanson proposée dans le cadre du Festival de Travers, avec Jur pour son nouvel album “Fossile”, chanteuse polyglotte à l’univers musical singulier que l’on a pu découvrir dans le dernier film de Toni Gatliff, sans oublier les chanteuses Clarika et Daphné qui nous proposeront une soirée d“‘Ivresses” au lendemain des fêtes de fin d’année… et pour clore la série, une Brève Histoire de l’Humanité ou “Vivipares-Posthume” de Céline Champinot dont la présentation inclassable nous a furieusement donné envie de voir de quoi il retourne…
Et puis, il y a l’amour… avec “Quand j’étais Charles” entre hommage d’un concessionnaire de moissonneuses-batteuses à Charles Aznavour et blessures amoureuses, du théâtre avec des chansons dedans, dans une pièce de Fabrice Melquiot (“la plus belle” dit la critique). Coup de cœur du comité de lecture de la Tête Noire, “Mer” est un dialogue, une nuit entre un homme et une femme qui, avec tendresse et silences, nous parle “du sens de la vie”. Et “c’est compliqué” dans “Retour à Reims” entre son fils et sa mère, qui cherche à comprendre pourquoi il est resté trente ans sans la revoir.
Et avec quelques scènes de vie, comme la science fiction de “Farenheit 451” revisité, le gout du risque de la jeunesse dans “Vénézuela”, ou la vieillesse et toujours l’amour dans “Dancefloor Memories”, ce programme 2015-2016 de la Tête Noire comporte quelques autres spectacles à découvrir sans modération, sans oublier “Pour Dolores” , création que Josef Nadj proposera au public de la Tête Noire, en référence au mouvement Fluxus “qui prône la continuité entre l’art et la vie” nous dit le programme…
Une belle saison à venir donc pour la Tête Noire, et se fixant comme objectif de faire mieux que l’année passée avec 85% de remplissage de la salle en moyenne pour les spectacles, Patrice Douchet ne désespère pas d’atteindre les 90 % pour cette copieuse programmation 2015-2016.
Gérard Poitou
Le programme complet ICI