Avec “Histoires vraies“, pièce produite par la Scène nationale d’Orléans, Cécile Loyer nous fait rencontrer deux mondes culturels : la danse contemporaine occidentale et la baratha natyam, danse traditionnelle indienne. Sur scène, quatre danseurs nous invitent ainsi à explorer deux sensibilités et techniques chorégraphiques différentes sur fond de conte indien. Un régal…
Vendredi 20 et samedi 21 novembre à 20h30 au Théâtre d’Orléans.
Interview de Cécile Loyer Chorégraphe
Mag’Centre. Comment s’est montée cette pièce ?
Cécile Loyer. Tout est parti d’un projet de collaboration internationale avec l’Inde dans le cadre d’un jumelage entre la Région Centre-Val de Loire et le Tamil Nadu. Bruno Lobé, ancien directeur-adjoint de la Scène Nationale, m’a proposé de monter un projet chorégraphique. Je n’avais aucune connaissance particulière de l’Inde et de sa culture. J’ai fait plusieurs séjours à Chennai pour rencontrer les danseurs et éclaircir mon projet. Puis l’idée est apparue : parler de la mémoire, des racines des danseurs à travers la danse traditionnelle, la baratha natyam.
M.C. Comment se définit cette danse baratha natyam ?
C.L. C’est la plus répandue des danses classiques en Inde et l’école la plus grande est à Chennai. C’est une danse pure, traditionnelle qui évolue sur des textes et des chants de la mythologie indienne. Les danseurs ne sont pas créatifs comme les danseurs contemporains : ils ont appris 90 mouvements avec un gourou qu’ils doivent s’appliquer à faire comme un rituel. Ils sont dans la transmission. Les danseurs contemporains, eux, ont des techniques différentes : ils ont besoins de ne pas faire comme les autres. La danse contemporaine est sans code, elle réinvente un langage à chaque pièce, elle parle au présent, elle est proche du geste du quotidien. Les danseurs contemporains se nourrissent de ce qu’ils sont.
M.C. Comment arrive t-on à se faire rencontrer deux cultures différentes ?
C.L. La baratha natyam a un rapport au sacré, pas la danse contemporaine. Ces deux danses ne parlent pas la même langue et n’ont pas le même vocabulaire mais toutes deux nécessitent d’être sur un même plateau. Elles ont aussi une même préoccupation : la représentation et le rapport au présent et au vivant. Histoires Vraies est une pièce qui raconte nos histoires en s’appuyant sur l’histoire mythologique indienne de Radha et Krishna. Les danseurs contemporains s’en sont inspirés pour former leur duo.
M.C. Quel message avez-vous voulu délivrer à travers Histoires Vraies ?
C.L. C’est une pièce de rencontres et d’échanges de langage. Une pièce didactique, propice à un voyage les uns vers les autres. Elle donne un peu de moment de grâce et de solidarité à un moment où il s’est passé des choses dans notre pays.
E.B.
Animations autour de l’Inde (dégustation de thé, ateliers “comment mettre un sari indien”et “pose de bindi”, vente de spécialités indiennes) dans le hall du théâtre. Ces animations sont organisées par la Scène nationale d’Orléans, la Région Centre-Val de Loire, les élèves du BTS communication du Lycée Voltaire, l’Association J’aime l’Inde à Olivet et le restaurant indien Chez Bharati.
En tournée en région : mardi 24 novembre 2015 à 20h30 à Blois (La Halle aux Grains) et jeudi 26 novembre 2015 à 20h30 à Châteauroux (Equinoxe).