« Croisière en Terre Sainte. » Tel était l’intitulé du voyage que me proposait la compagnie Costa en octobre. Je voulais depuis longtemps me rendre à Jérusalem, et j’y voyais là une opportunité. Les tarifs restaient attractifs et je m’inscrivais donc sur cette croisière où l’agence me promettait monts et merveilles.
Sur le programme de départ, il était inscrit que depuis Nice où nous arrivions à 10h40, une navette devait nous emmener à 12h40 pour rejoindre Savone, où le paquebot nous attendait. Nous avions donc tout le temps de déjeuner, d’autant plus que nous nous étions levés à 7 h pour nous rendre à Orly afin de prendre notre avion Paris-Nice.
Mais à l’arrivée, une représentante badgée Costa nous alpague pour nous annoncer que notre car est arrivé et qu’il peut immédiatement nous embarquer, ce qui nous évite de l’attente. Nous nous dirigeons donc vers le dit autocar, dans lequel on nous empêche aussitôt de monter. « Non, vous prendrez le suivant, celui-ci est complet ; mais comme l’autre car arrive d’ici une vingtaine de minutes, vous n’avez pas le temps d’aller prendre un repas », nous annonce une acolyte de la première.
Telle Anne, ma sœur Anne qui ne voit rien venir, nous patientons donc… durant juste une heure et demi, en plein soleil et avec trois cent autres passagers, la plupart âgés, dont des handicapés, tous debout sur un trottoir qui n’offrait rien pour reposer notre auguste derrière ! Enfin nous finissons par monter dans l’autocar tant attendu, et arrivons vers 16h30 au bateau. Ce qui excluait évidemment de visiter Savone, pourtant vanté sur le prospectus Costa.
Errer seuls à la recherche de sa cabine
Notre estomac criant famine, (depuis 7 heures du matin, il y avait de quoi !) nous demandons à nous restaurer, mais il nous est répondu que tous les bars étant fermés, il nous faudra donc attendre le repas du soir. Là-dessus, sans autre préambule ni le moindre verre d’accueil, on nous tend notre clef de cabine en nous laissant errer seuls à la recherche de celle-ci, dans un dédale de couloirs et d’ascenseurs (il faut savoir que ceux-ci sont au nombre de quinze et ne rejoignent pas tous les 12 ponts du bateau !)
Après moult allers et retours, nous finissons par y parvenir, mais alors qu’elle n’est pas notre surprise, en y pénétrant, de constater que celle-ci est déjà investie par 4 personnes accompagnées de leurs enfants.
Je redescends donc à la réception pour m’étonner et recevoir comme réponse que ces personnes vont être évacuées au plus vite pour nous céder la place.
Dîner à 18h30
Nous nous installons donc enfin, et descendons pour le dîner vers 20h30, heure normale pour tout individu qui se respecte, en particuliers pour les italiens qui sont plutôt du soir. Mais là, nouveau problème, et nous nous voyons morigénés par le maitre d’hôtel : nous sommes inscrits d’office, et sans nous avoir demandé notre avis, au service de 18h30 ! Je ne savais pas que nous étions dans un hôpital ! Nous négocions âprement et obtenons d’être nourris au deuxième service.
Après une nuit à peu près tranquille, nous sommes réveillés dès six heures du matin par un sifflement continu qui n’a rien du doux gazouillement des oiseaux. Les vitres de la cabine vibrent car elles sont descellées. Croyant naïvement trouver une aide auprès de la réception, nous les avertissons donc, une fois, puis deux, puis trois mais ce n’est qu’à la quatrième qu’une personne, bien intentionnée semblait-il, vient enfin constater et nous proposer une paire de boules Quiès pour les dix prochains jours du voyage ! Ah, j’avais eu peur qu’on fasse enfin cas de nous !
Me voilà de retour à la réception où je finis, fort heureusement, par rencontrer une assistante française en la personne de Séverine qui comprend ma colère et mon désarroi et fait tout pour nous trouver une autre cabine, « à la condition toutefois que vous en re-changiez 2 jours avant l’arrivée, car voyez-vous elle est pré-vendue à d’autres personnes depuis Rome ! » Ah bon, dans ce cas alors… Bref nous n’avons de toutes façons pas le choix et sommes forcés d’accepter. Re-bagages pour nous retrouver enfin dans une cabine de la même catégorie, mais, ouf, silencieuse cette fois. Pourtant, pas un mot d’excuse de Costa, pas de fleurs ou de fruits en échange. Enfin bon, on était tranquilles. Sauf que dès le départ on nous avertis que nous ne débarquerions pas à Ashkod pour aller à Jérusalem, mais à Haïfa où nous ne pourrions aller qu’à Nazareth.
Escales annulées
Le soir en allant nous coucher j’accroche à notre porte le panneau « petit déjeuner- service en chambre » (avec supplément de 5 euros par personne), pour une commande demandant à être servis entre 9-30h et10h, comme il est inscrit sur le panneau. Nous sommes fatigués et sommes venus en vacances pour récupérer. Sauf que le lendemain à 8h pétantes nous sommes réveillés par la sonnerie du room service qui nous demande si nous savons que nous devrons payer un supplément de 5 euros par personne !!!!! Les clients de ce bateau sont-ils donc tous des analphabètes, ne sachant ni lire ni écrire ???? Adieu la grasse matinée !
Quelques jours plus tard, une seconde annonce nous est faite pour nous apprendre que notre escale du lendemain est zappée pour cause d’insécurité. Bien sûr, pas de doutes possibles, c’est bien Israël ! Cette décision faisant suite à une « demande du ministère des affaires étrangères italiennes » Vérification faite, il n’y avait rien en ce sens sur leur site ! D’ailleurs, Costa a osé revendre à nouveau cette croisière la semaine suivante, toujours sous l’appellation « Croisière en Terre Sainte », sans avertir les passagers d’une annulation possible de cette escale!
Pour finir, à la longue, tous nos autres déboires se sont arrangés, mais est-ce normal de traiter des passagers, qui paient plein pot leur voyage, de façon aussi j’m’en foutiste ? Dommage que Costa fasse aussi peu cas des clients qui le font vivre, car la suite s’est révélée être agréable avec un staff charmant, des animations de haut niveau, et une joyeuse ambiance à l’italienne sur fond de fêtes et de danses.
Costa, qui souffre de son image due aux dramatiques évènements passés, n’est pas prête de la redorer.
Marie Lincourt.