Nicolas Sarkozy a été mis en examen mardi soir par un juge d’instruction pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 dans l’enquête sur les fausses factures de Bygmalion et les comptes de sa campagne.
Les juges d’instructions n’ont pas pu prouver que l’ancien président était à la manœuvre ni même au courant du système de fausses factures entre l’UMP et la société Bygmalion qui maquillait les énormes dépenses de sa campagne. Cela explique que, dans ce volet de l’affaire, Nicolas Sarkozy soit reparti du cabinet du juge Serge Tournaire sous le statut intermédiaire de témoin assisté pour « escroquerie » et « abus de confiance ». Mais les magistrats savent que le candidat a dépassé le plafond autorisé de 22,5 millions d’euros, lesquels pourraient être 30 millions. Ce dépassement est passible d’un an de prison et de 3.750 euros d’amende.
Un monde politique sans pitié
L’entourage et l’avocat de l’ex-chef de l’État ont beau rappeler le principe de la présomption d’innocence tant qu’il n’y a pas condamnation il n’en reste pas moins qu’il vaut mieux ne pas être mis en examen lorsqu’on ambitionne de disputer la primaire de son camp pour revenir au pouvoir en 2017. C’est une grosse et nouvelle épine qui s’est fichée dans le pied du patron des Républicains.
Les sondages enregistraient un léger mieux et son livre caracolait au hit parade des bonnes ventes. Brèves éclaircies dans un ciel plein de nuages. En début de semaine dernière, venu défendre ses positions dans la déchéance de nationalité devant son groupe à l’Assemblée, il n’avait été que partiellement suivi et le week-end dernier le grand rassemblement de son parti à la porte de Versailles à Paris ne s’est pas soldé par un immense succès pour lui.
La route qui mène à l’Elysée est semée d’obstacle et le monde politique sans pitié. Sarko va-t-il être contraint de jeter l’éponge et François Hollande perdre son adversaire préféré ?
Françoise Cariès.