Une Convention internationale de ventriloques. Vous n’y êtes jamais allés… Et vous saviez encore moins que ça existait… ! L’occasion nous a été donnée cette semaine d’en avoir un aperçu sur la scène du CDN d’Orléans.
C’est Gisèle Vienne qui en a eu l’idée. Chaque année aux États-Unis dans le Kentucky, une convention rassemblent les ventriloques du monde entier. La metteur en scène, qui a vécu cette convention et qui s’est appuyée sur des matériels documentaires, en a fait une pièce en donnant corps à la reconstitution fictionnelle de l’écrivain Denis Cooper et aux propres ressentis des interprètes : The Ventriloquists Convention.
« Ladies and gentlemen… ! »
D’emblée, le spectateur est plongé dans un grand show à l’américaine, dans toute sa caricature, avec huit acteurs-marionnettistes, ventriloques, qui se retrouvent assis face au plus illustre de leur paire, maître de cérémonie pour l’occasion. Petit à petit, à travers une grande mixité sociale (star milliardaire, homosexuel…) chacun va intervenir pour exécuter un numéro et expliquer ce qui l’a amené à la ventriloquie et évoquer sa perception du métier.
La pièce se déploie alors comme une partition où s’entremêlent différentes strates du dialogue : la propre voix des neuf interprètes, celle du ventriloque à travers sa marionnette et celle du ventriloque seule. Soit au total 27 voix.
Un ressort déjà tiré
Techniquement, c’est bluffant, parfait ! Entre conversations et récits de vie, l’art de la ventriloquie s’exprime, les émotions passent, nous bousculent jusqu’à exploser au final en une dramaturgie où chacun va livrer ses angoisses, ses névroses, ses obsessions, son pathos. Mais c’est dommage ! Utiliser la marionnette comme le prolongement de la propre vie des personnages, comme outil d’expression de leur intimité, de leurs frustrations ou de leurs secrets, de leur vulnérabilité… Un ressort tellement utilisé !
On aurait aimé que cette convention soit un prétexte à explorer d’autres univers ou thèmes d’actualités, c’est pas ça qui manque !
E.B.
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