Pendant les travaux des collectivités locales, la politique continue. Et à mesure que l’on se rapproche de 2017 et de ses échéances nationales, le ton monte. Avec la primaire à droite (et plus au centre), la campagne a déjà commencé. Pareil dans les collectivités où l’on fustige l’Etat (entendez le gouvernement), pour ses mesures “électoralistes” qui selon les élus de LR “impose des charges supplémentaires”, aux départements et aux villes.

Hugues Saury (à droite), avec le rapporteur du budget, Olivier Geffroy.

Olivier Carré, député-maire LR d’Orléans.
Lundi à Orléans c’est tour à tour, Hugues Saury, le président du département et Olivier Carré le député-maire d’Orléans qui sont montés au créneau sur ce thème. En cause le 1,5 point d’augmentation que le gouvernement vient d’annoncer en faveur de la fonction publique. Tous deux ont fait leur compte: ce “cadeau” coûtera un million d’euros pour le Loiret et 1,5 millions pour la ville. “Des dépenses électoralistes” pour Hugues Saury qui néanmoins se “réjouit pour les bénéficiaires” et pour d’autres catégories qui ont aussi été auparavant gratifiées d’augmentation comme les titulaires du RSA ou les personnes âgées avec l’APA. “Tout ce qui peut être déchargé de l’Etat vers les collectivités, il le fait”. “Cela nous tombe dessus” poursuit Olivier Carré qui parle à propos de ces “mesures politiciennes”, de “folie de la dépense publique” qui “nous mène dans le mur”.
Recentraliser le RSA
Toujours dans le cadre de son bras de fer avec l’Etat, le Loiret (avec d’autres départements) vient de prendre une mesure coercitive. Des négociations sont en cours entre l’ADF (Association des départements de France, en majorité à droite) et Manuel Valls. Celles-ci devaient se terminer fin mars, mais on n’en voit pas le bout du tunnel. En cause le RSA et le projet de le recentraliser. Au nom de ces dépenses qui n’ont jamais été compensées –l’Etat doit onze milliards aux départements, dont 560 millions au Loiret, soit 88€ par habitant- le conseil départemental a décidé de geler sa contribution au RSA à l’année 2015. Le reste devra être compensé par l’Etat aux CAF et à la MSA pour le paiement du RSA. Mais les bénéficiaire seront payés
Des départements en faillite
En outre le Loiret –comme du temps d’Eric Doligé- s’élève, lui le bon élève qui se targue de “ne pas laisser filer les dépenses du département”, selon le rapporteur du budget Olivier Geffroy, se plaint de reverser trois millions d’euros à nouveau cette année à d’autres départements dont plusieurs sont en faillite, au nom de la péréquation. Pour le contribuable, cela ne change pas grand chose, au final c’est toujours lui qui paye.
Sur les 646,7 millions d’euros de budget en 2016, le Loiret continuera d’investir à hauteur de 94,1 m€. La dotation de l’Etat sera, elle, en baisse de 10,6 m€, alors que les dépenses sociales augmentent avec 559,8 millions. Au final, il devra donc augmenter la fiscalité de 1,5 points sur la taxe foncière soit environ 30 euros par an.
Ce budget départemental sera discuté à partir de jeudi et jusqu’à vendredi à Orléans.
Ch.B