Impossible de l’oublier, impossible d’y couper. La fête des mères est une institution que la publicité se fait un plaisir de nous rappeler. Il y va de la bonne santé des tiroirs caisses. Fête des mères ou fête de la publicité ? Difficile de trancher, du moins au premier abord. En y regardant de plus près, on s’aperçoit que la fête des mères vient de loin, de bien plus loin que la publicité et du souhait des états d’une bonne marche de leur économie. Les Grecs anciens fêtaient leur déesse Rhéa au printemps, les Romains, la fête des Matraliae (du latin Mater, mère) en juin.
Cette fête oubliée revient en France et en Europe par les Etats-Unis Les Américains qui avaient institué un « Mothers Day » le deuxième dimanche de mai à la fin du XIXème siècle, le développent en raison de l’éloignement parents enfants lors de la première guerre mondiale. Les facteurs français constatent à cette date un afflux de courrier et font remonter l’information à leur hiérarchie. La France ayant également sérieusement besoin de se repeupler à la suite de la guerre de 14-18 s’inspire de l’Amérique et institue la « Fête des mères » qui met plusieurs années à entrer dans les mœurs. Il faut attendre 1928 et la décision du gouvernement d’alors d’instituer « une journée des mères ». En 1942, le maréchal Pétain lui donne un tour plus solennel, notamment dans un message à la radio : « Vous seules, savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts », dit-il. Il s’agit en fait de relancer la natalité qui s’est effondrée en raison de la guerre.
Depuis le 24 mai 1950 une loi régit cette fête fixée au dernier dimanche de mai sauf si celui-ci est le dimanche de Pentecôte ; dans ce cas elle est reportée au premier dimanche de juin. Dans beaucoup de pays européens elle est fêtée le deuxième dimanche de mai. A ne pas oublier également la fête des pères le 19 juin.
Dans les écoles maternelles et élémentaires, comme tous les ans, sous la conduite de leurs enseignants les élèves ont préparé un petit cadeau. Une école de Gironde a pensé aux enfants vivant des « situations familiales délicates » et a choisi de célébrer à la place « la fête des gens que l’on aime ».
L’irremplaçable maman
Chacun de nous entretient avec sa mère une relation complexe, parfois mouvementée. Cette dernière occupe une place non négligeable dans nos entretiens chez le psy. Il lui arrive aussi, la plus part du temps malgré elle de se mêler de la vie sentimentale de ses enfants. Il n’empêche que dans la très grande majorité des cas nous n’en changerions pour rien au monde. La chanteuse Sylvie Vartan le dit sans détour dans le livre « Maman » qu’elle vient de consacrer à sa mère décédée: « C’était ma vie, mon ancrage, ma boussole. J’étais très attachée à elle. Je crois qu’elle était exceptionnelle pour moi évidemment comme chaque mère l’est pour tout un chacun ».
F.C
« Maman « Sylvie Vartan, XO Editions, 267 pages 17,90 euros