Chez les Républicains, la commission nationale des investitures pour les législatives de 2017 semble ne pas avoir entendu parler de renouvellement et de moralisation de la vie politique.
Elle s’est carrément assise dessus avant-hier lorsqu’elle a désigné Patrick Balkany comme candidat des Républicains dans les Hauts-de Seine.
Elle a tout simplement fait l’impasse sur le fait que la levée immunitaire du député –maire de Levallois a été prononcé en mars 2015 et son interdiction de sortie du territoire confirmée en juillet de la même année. Bien qu’il faille tenir compte de la présomption d’innocence jusqu’aux jugements définitifs, celui-ci est sous le coup de quatre mises en examen : fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale, corruption passive et déclaration mensongère.
Hier la CNI a récidivé. Elle a désigné comme son candidat dans l’Essonne Georges Tron ancien secrétaire d’État chargé de la Fonction publique sous Nicolas Sarkozy et conseiller général ,. Or l’ancien maire de Draveil attend actuellement son procès aux assises pour viol sur deux anciennes employées de sa mairie. Pas de quoi faire hésiter les instances décisionnaires du premier parti d’opposition. qui, naguère, n’avait pas de mots assez durs pour fustiger Jérôme Cahusac et Thomas Thévenoud. Il est vrai que chez les Républicains il a été décidé de reconduire les sortants et Georges Tron affirme que s’il est candidat c’est parce qu’il est innocent.
Balkany est un proche de Sarkozy n’y aurait-il dans la CNi que des Fidèles de Sarkozy ? Même pas. On y trouve des Juppéistes, des Fillonistes et des amis de Bruno Le Maire. Lui qui a fait du renouveau de la politique un de ses chevaux de bataille, a immédiatement twitté : « Je désapprouve l’investiture de Patrick Balkany. Toujours la même vieille politique ! »
Sans qualifier ou commenter ces investitures, Gilles Boyer, directeur de campagne du maire de Bordeaux, a fait savoir qu‘« Alain Juppé ne se sent engagé par aucune investiture ». Tous les adversaires à la primaire de Nicolas Sarkozy se sont engouffrés sans tarder dans la brèche ouverte : « C’est inexplicable. C’est la preuve d’un système politique usé verrouillé et incapable de se remettre en question . Sur ces deux circonscriptions, un beau symbole aurait été d’investir une femme. Ces épisodes prouvent la nécessité de réformer de fond en comble la façon de faire de la politique. Il y a des symboles dans la vie » ironisent-ils.
F.C.