
Que dans la même semaine un complexe cinématographique et une librairie ferment à Orléans, ce n’est quand même pas si courant !
Certes la fermeture programmée du Pathé Place d’Arc était prévue de longue date et correspond à un redéploiement des salles de cinéma sur l’agglo, et même si le cinéma reste sous fréquenté à Orléans, les causes de la fermeture de la librairie Passion Culture sont évidemment bien différentes (voir Magcentre).
Pourtant, après la disparition de pas moins de deux galeries d’art, l’an passé, on peut légitimement s’interroger sur le devenir du commerce culturel en centre ville d’Orléans.
Certes, tout cela n’est que du commerce dans lequel la collectivité locale ne semble pas vouloir se sentir réellement concernée, mais il sera sans doute plus difficile de faire la promotion de la ville quand il ne restera plus en son centre que des franchisés de fringues standardisés.
La réaction du maire d’Orléans, Olivier Carré, chez nos confrères de France Bleu Orléans à propos de la fermeture de la Librairie Passion Culture, mettant en cause la compétence de gestion de sa gérante, et dédouanant par là même, toute implication de la ville dans la recherche d’une solution de continuité, n’est pas de nature à rassurer sur sa volonté de se donner les moyens de défendre ce type de commerces. On aurait sans doute apprécié le même enthousiasme (et accessoirement les mêmes financements) que pour défendre les start-ups du Lab’O et leurs hypothétiques emplois.
En son temps, un illustre orléanais dénommé Jean Zay, voyant le cinéma commercial français bien mal en point avec l’arrivée du parlant et la concurrence du cinéma américain, cessa de dire: “c’est du commerce, ça ne me regarde pas”, et décida de réunir tous les professionnels de la filière pour créer le Centre National du Cinéma qui permet, aujourd’hui encore, à la France d’être dans le peloton de tête des pays producteurs de films….
Gérard Poitou