A 20h22, à la Maison de la Chimie où François Fillon avait donné rendez-vous à ses soutiens pour le deuxième tour de la primaire ce fut une explosion de joie, un cri poussé à l’unisson par la centaine de partisans du désormais candidat de la droite et du centre. « Sur 2121 bulletins dépouillés 69,5% sont pour François Fillon ».

” Fillon, Fillon, Fillon”, le nom de l’homme du jour revenait par vagues telle une houle victorieuse. Intense, le plaisir empêchait d’entendre Anne Levade, la présidente de la Haute Autorité donner le score d’Alain Juppé, 30,5% qui se sont affichés sur grand écran. Aussitôt la salle a entonné une Marseillaise triomphale.La centaine de militants que la sécurité avait laissé entrer se répandaient auprès de la presse « Enfin on va pouvoir réformer ce pays pour lequel le quinquennat pathétique qui vient de passer n’a rien fait . Il va falloir repartir de l’avant».
Assurées d’avoir le candidat à la présidentielle de la droite et du centre qu’ils espéraient après un peu de crainte dans l’entre deux tours (« le peu de fiabilité des sondages, on n’est jamais à l’abri d’une surprise »), comblées, les langues se déliaient , « Juppé a commis une erreur tactique. On ne tacle pas la famille » disaient l’un , « Quelle mobilisation ! 4 500 000 de votants ! Le pays avait besoin de s’exprimer , il a saisi l’occasion, il a trouvé une voix ». Albert , 65 ans voit déjà en François Fillon qui sera, il n’en doute pas, le prochain président de la République « le de Gaulle du XXIéme siècle ». Pour Marc professeur de droit à Paris 2 « Fillon l’a emporté parce qu’il a parlé vrai et juste. C’est cela qui m’a séduit en lui ».
La garde rapprochée dans la salle
Arrivent alors quelques anciens ministres de la droite au pouvoir sous Chirac, Charles Millon et François d’ Aubert , « le pays » de François Fillon. « Cette élection n’est pas pour moi une surprise, j’ai toujours cru en François. Il a tracé un sillon droit qui s’est enfoncé petit, qui s’est élargi. Aujourd’hui c’est la victoire du Maine » dit-il. Bruno Le Maire est là et le président du Sénat, Gérard Larcher tout de suite happé par les micros et les caméras auxquels il dit sa satisfaction. Bernard Accoyer , ancien président de l’Assemblée nationale et Bernard Debré, député de Paris rejoignent un Serge Gouard ancien maire d’Orléans tôt arrivé qui s’ est évertué à expliquer aux journalistes qu’il ne faut plus attendre « toutes les créations d’emploi de l’état et des collectivités locales . Le plan Fillon a été longuement muri. Supprimer 500 000 fonctionnaires c’est réaliste». Seul le sénateur LR de la Seine- Saint-Denis, Philippe Dallier qui est renouvelable en septembre a l’enthousiasme plus mesuré , « dans mon département il m’étonnerait qu’on ait voté autant Fillon »
Bonne chance à la France
A 21h02, Alain Juppé s’exprime depuis son QG. A celui de François Fillon la salle est attentive. Beau joueur , le maire de Bordeaux « félicite François Fillon pour sa large victoire. Mon résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances. Je n’ai pas transigé et je ne transige ni avec ce que je sui ni avec ce que je pense. J’apporte mon soutien à François Fillon et lui souhaite une belle campagne présidentielle et une victoire en Mai » et conclut, « je souhaite bonne chance à la France » Je pense aux jeunes Français. » Discours fort bien accueilli par les Fillonistes qui saluent l’élégance de celui qui est aussi un« homme d’état ».
Une espérance est née
A 21h20, costume et cravate sombres sur une chemise blanche, visiblement heureux, le héros du jour traverse la salle et gagne l’estrade sous une slave d’applaudissements accompagnée de « Fillon, Fillon, Fillon » lancés à pleine voix par des militants dont le nombre a doublé . François Fillon annonce « un changement de logiciel » et conclut « avec cette victoire une espérance est née ».
Puis le nouveau candidat gagne le siège de la Haute Autorité dans le XVème arrondissement que rejoint également Alain Juppé. Une poignée de mains entre le député de Paris et le maire de Bordeaux y marque la fin de la primaire de la droite et du centre 2017 tandis qu’à la Maison de la Chimie l’heure est au verre de l’amitié et de l’union.
F.C.