C’est une nouvelle rafraîchissante qui nous est parvenue d’outre-Atlantique la semaine dernière (il faut bien qu’il y en ait de bonnes !) : l’annonce de la découverte d’une nouvelle espèce. Il s’agit en l’occurrence d’un papillon de nuit. Comme chacun sait, et cela s’est même chanté, « les papillons de nuit s’envolent vers la flamme ».
C’est peut-être parce qu’il s’approchait trop des feux de la rampe que celui-là a été soudain repéré après avoir échappé à la vigilance des entomologistes. En tout cas sa tête couverte d’écailles blond doré jusqu’au ras des yeux lui a valu d’être illico baptisé neopalpa donaldtrumpi.
La faune et la flore française bénéficieront-elles de la même chance au printemps prochain lorsqu’aura surgi du secret des urnes le prochain pilote de notre destinée ? De la biodiversité où se cachent encore des milliers d’espèces d’insectes, de plantes ou d’animalcules inconnus, le hasard aura-t-il tiré de l’anonymat une espèce jusque-là bizarrement non détectée de raton laveur, de pipistrelle aux grandes oreilles, de lémurien des forêts beauceronnes, d’usnée béarnaise ou de chouette rigolarde ? À moins que ce ne soit une nouvelle sorte de sangsue, de petit carnassier, de dionée attrape-mouches ou de plante couvre-sol qui voie le nom du vainqueur accolé à celui du genre et de l’espèce ?
À défaut d’en frémir d’impatience, on peut toujours se prendre à rêver
Gérard Hocmard