Leur tapis magique s’est posé sur la scène du Théâtre d’Orléans en ce dimanche d’hiver, et puis elles sont apparues, parées de tissus chatoyants et de bijoux d’or étincelants, pour nous emporter par la magie envoutante des chants soufis vers l’ile de Mayotte d’où nous vient ce chœur de treize femmes qui renouvelle la tradition du soufisme depuis cinquante ans.

La récitante chante la sourate et le chœur accompagné de trois tambourins entame une mélodie vocale au rythme lent qui module l’oscillation des corps avant que les mains, rougies de henné n’engagent un étrange ballet dont la magie gestuelle fascine le regard. Du chant mystique et religieux ces femmes donnent une interprétation festive d’un bonheur social et naturel, né de la joie d’être ensemble, de vibrer en harmonie. Dans ce mélange d’influences arabes, africaines et asiatiques, les femmes qui chantent le deba lors des mariages et des fêtes de villages, offrent, au delà de la beauté de leur chant, une autre lecture de la piété musulmane.
Et par delà les barrières de la langue et des rituels, ces femmes dans ce mélange d’art et de dévotion, nous entrainent dans leur univers mystique par la beauté d’un chant qui nous transporte déjà dans un ailleurs musical.
Gérard Poitou
Deba , Chants soufis des femmes de Mayotte
Dimanche 12 février Théâtre d’Orléans boulevard Pierre Ségelle 45000 Orléans
Scène Nationale d’Orléans