Il s’agit bien entendu des électeurs qui étaient allés massivement voter aux primaires de la droite et de la gauche. L’usage de celles-ci est une pure importation, peu cohérente avec l’esprit des institutions de la Ve République ; avant que la droite ne s’y mette aussi, elles n’étaient a priori destinées qu’à réconcilier autant que faire se pouvait les différents
courants de gauche pour mettre celle-ci en ordre de bataille.
Par Gérard Hocmard
Mais bon, comme on s’en souviendra, elles avaient déplacé les foules et deux candidats en avaient dûment émergé. Sauf qu’ils ne sont ni l’un ni l’autre au deuxième tour de l’élection présidentielle, le seul qui compte ! Il faut dire qu’entre les tribulations médiatico-judiciaires de l’un et la déloyauté de son propre parti à l’égard de l’autre, il ne pouvait guère en être autrement.
Est-ce pour remplacer un système qui n’a pas fonctionné que se mène dans trois départements une expérience de votre préférentiel, qui consiste à noter les candidats par ordre décroissant comme lorsqu’un site sur lequel vous avez ramé pour savoir où cliquer vous demande ensuite de dire entre 0 et 10 si vous le recommanderiez à vos amis ? Outre que cela en promet de belles pour le dépouillement, on ne saurait mieux transformer une élection politique en concours de Miss France. Qu’est-ce qui se mijote là-dessous ? Moi qui croyais que l’on n’avait plus le droit non seulement de noter mais surtout de classer parce que c’était traumatisant pour ceux qui n’étaient pas aussi bons qu’ils l’estimaient ! On attend une vive réaction de Najat ! Car enfin, vous ne pensez pas que cela risque de blesser de braves gens épris du bien public au point de vouloir décrocher la lune pour leurs compatriotes que de se retrouver 11e sur 11 ? Il y a de quoi les dégoûter de se représenter !
Quant à la soirée de dimanche… D’un côté on aurait pu réciter d’avance la rengaine qu’a entonnée la candidate et de de l’autre, il y en avait pour tout le monde, ni droite ni gauche mais « en marche », comme chantent en trépignant les chœurs à l’opéra. Ceux qui avaient apprécié Le Fouquet’s et le bling-bling ont eu La Rotonde et cet amour de vieille dame, Line Renaud. Ceux qui avaient versé un pleur d’émotion aux baisers fougueux de Valérie ont eu les effusions de la toujours jeune Brijou…
Je sens qu’on va a-do-rer les années qui viennent !
PS. Reçu d’un de mes correspondants une pensée attribuée à Voltaire : « La politique est le moyen pour des gens sans principes de gouverner des gens sans mémoire ». J’en frémis encore !