Comme chaque année, le retour du printemps tant attendu s’accompagne de la floraison des Soirées Performances de la Scène Nationale durant la première quinzaine d’avril. Et si l’hiver n’en finit pas, rassurez-vous le programme de cette huitième édition du printemps de la création révélé ce matin est pour le moins copieux !
Fidèle aux principes qui ont fait le succès de cette manifestation, les soirées performances nous livrent chaque année le meilleur de l’expérimentation dans le spectacle vivant, mêlant dans des sortes d’épreuves à géométrie très variable toutes les disciplines artistiques: la danse , le théâtre, la musique et même nouveauté de cette année du cinéma ! En s’associant avec Le Centre Dramatique et le Centre Chorégraphique, la Scène Nationale nous propose pas moins de 17 spectacles et 2 installations sur 45 représentations du 3 au 14 avril, une quinzaine à barrer sur vos agendas, d’autant que la buvette, espace essentiel à l’échange entre spectateurs et artistes, sera repensée pour une plus grande convivialité.
Difficile donc de résumer ces 19 propositions, toutes aussi innovantes et alléchantes les unes que les autres, mais ici ce n’est pas comme au restaurant, on pourra gouter à tous les plats sans risque d’indigestion.
A propos de manger, on commencera peut-être par “Reflets de France”, spectacle chorégraphique et olfactif à base de fromage, style grand siècle et danse néo-classique pour une contestation radicale et politique, ou bien on s’intéressera au corps avec le défilé des “Rois de la Piste” (CCN de Tours) ou la performance dyonisiaque d’Hybristika (Martine Martinez Llense) qui se terminera par une performance d’amateurs dans le hall le dimanche. Dans les spectacles solos, au moins trois propositions: la canadienne Dana Michel avec un voyage délirant “Mercurial George”, la gestuelle sonore de Flora Détraz avec sa danse chantée de “Tutuguri“, et la conférence dansée de Jan Matens,“Ode to the attempt”.
Vous pourrez aussi satisfaire votre gout pour la performance acrobatique avec le couple carrément dangereux de “Grande-“ (Vimala Pons & Tsirihaka Harrivel) ou le piano volant de “O que importa é o caminho” (Joana Schweizer).
Mais arrêtons de parler de ces spectacles que je n’ai pas vus, car la seule et vraie raison de se rendre aux Soirées Performances, c’est la curiosité, l’envie de découvrir des univers encore jamais vus, de se plonger dans des sensations étranges ou inattendues qui renouvellent notre émerveillement devant le spectacle vivant et son inépuisable source d’émotions.
Et si ces Soirées Performances devenaient l’embryon d’un grand festival de la création vivante qui animerait notre printemps orléanais… on a le droit de rêver !
Gérard Poitou
