Avec une fréquentation « boostée » par les pandas, le plus grand complexe animalier de France ouvre un nouvel hôtel et prépare des projets « considérables ».

L’an passé, le zooparc de Beauval a accueilli près de 1,5 million de visiteurs attirés par la qualité des installations mais aussi par la présence des deux pandas géants chinois, les seuls accueillis en France. Dans la vallée du Cher, loin des infrastructures hôtelières du Val de Loire, le parc s’est très vite « confronté au réel » : un manque de capacités d’hébergement. « Dès le début explique Rodolphe Delord directeur général et fils de la fondatrice du parc Françoise Delord nous avons cherché des investisseurs pour créer un hôtel. Cela n’intéressait personne. Nous acons donc décidé de nous lancer seuls ». C’est ainsi qu’en 2008 le zooparc a créé Les Jardins de Beauval d’inspiration balinaise, puis Les Pagodes inspirées par la Chine et Les Hameaux. Et depuis le 24 mars, les Hauts de Beauval viennent compléter l’ensemble.
Un atout pour l’économie locale

Yann Poulmarc’h et Rodolphe Delord.
Ce nouvel hôtel d’ambiance africaine, entièrement recouvert de rondins de bois propose 124 chambres, toutes familiales, trois étoiles, avec un investissement de 12 millions d’euros confié à des entreprises locales. « Désormais se réjouit Rodolphe Delord nous gérons en direct 363 chambres et près de 1.500 lits avec un taux d’occupation de 62% ». Pour gérer ces quatre établissements la famille Delord a fait appel à Yann Poulmarc’h, professionnel passé par Hyatt, Le Méridien, l’Aquarium de Brest ou l’Office de Tourisme de Blois. À charge pour lui de développer l’hôtellerie et la restauration (Les Hauts de Beauval possèdent un restaurant de 240 places) mais aussi le tourisme d’affaires et les séminaires qui représentent près de 25% du chiffre d’affaires de l’hôtellerie. Si certains estiment que Beauval a cannibalisé l’hôtellerie de proximité Yann Poulmarc’h s’en offusque : « au contraire, Beauval a permis à de petits hôtels de la vallée du Cher de subsister et de se développer. Et surtout nous sommes à la source de la création d’un nombre incroyable de gîtes et de chambres d’hôtes ».
Cap vers les deux millions !
Aujourd’hui Beauval peut afficher un bilan « royal » : plus grand parc animalier de France et surtout principale destination touristique du Centre-Val de Loire. « Nous sommes désormais installés dans le Top 5 des grandes destinations se réjouit Rodolphe Delord avec Disney, le parc Astérix, le Puy-du-Fou ou le Futuroscope ». Une situation qui peut pourtant évoluer d’où la nécessité d’investir en permanence des sommes colossales pour se maintenir dans les grandes destinations. C’est ainsi que Beauval a lancé deux grands chantiers : la réalisation d’un téléphérique avec télécabines pour relier la zone des hippopotames à l’enclos des pandas. Et en 2020 un énorme dôme de verre de 8.000 m² (lire ci-dessous) regroupera une partie des animaux, permettant ainsi des visites « à sec » toute l’année. De grands projets qui s’accompagneront peut-être de nouveaux hôtels. Beauval n’est donc pas un « produit fini » et s’affirme de plus en plus comme un « pôle d’équilibre » avec le tourisme des châteaux du Val de Loire. Avec un objectif clairement affiché : aller vers les deux millions de visiteurs !
J.J. Talpin
L’ourse Gogol est morte
Les spectateurs du film de Jean-Jacques Annaud
L’Ours en 1988 l’ont déjà vue : Gogol, la doublure de l’ours, coulait une retraite bien méritée au zoo parc de Beauval. Elle devait, avec une Michka, une autre ourse, être transférée dans le nouvel espace de 4.500 m², une des deux nouveautés de l’année avec les loups arctiques. Mais hélas, l’ourse Gogol est morte mardi 27 mars pendant son transfert, a indiqué sur son compte
Twitter l’équipe du zoo. L’animal, âgé de 31 ans, avait été anesthésié pour permettre son transfert dans les meilleures conditions possibles. Après une heure de soins intensifs pour tenter de la réanimer, elle ne s’est pas réveillée. Gogol était arrivée au zoo de Beauval en 1989 à l’âge de deux ans. Le transfert de Michka s’est lui bien passé, elle est désormais dans le nouvel enclos.
Le biodôme tropical en constructionIl n’ouvrira qu’en 2019, mais déjà les engins de chantier s’activent pour faire pousser le “biodôme” de 1,5 hectare sur les hauteurs du zooparc de Beauval. Les structures circulaires à ossatures métalliques sans aucun support intérieur seront uniques au monde. 48 pieux en béton ont été enfoncés à 20 mètres dans le sol pour ancrer solidement les demi-arceaux en acier qui composeront la charpente et qui peuvent à eux seuls supporter 470 tonnes… Une grue spéciale a même été commandée, elle pourra lever 11 tonnes à soixante mètres de haut ! Viendra ensuite le temps de l’aménagement intérieur – ambiance tropicale garantie – avec notamment 24 bassins installés pour une température de l’air constante à 26°. Le directeur général du zoo, Rodolphe Delord, souhaite là encore « offrir les meilleures conditions de vie possible aux animaux » qui prendront place dans ce biodôme. Et les visiteurs, cela va sans dire…