Je suis rentré ce soir le moral dans les chaussettes de la place de la République à Orléans. Il s’y tenait à 18h30 une manifestation, annoncée par les médias orléanais, à la mémoire d’une vieille dame sauvagement assassinée par des barbares perfusés à la haine religieuse. Qu’elle ait survécu aux camps de la mort de la barbarie nazie pour tomber sous les coups de couteau de la barbarie islamiste rajoute à l’horreur une dimension tragique au sens propre
du terme.
Gérard Hocmard
Le mobile du crime ? Elle était juive et cela suffit apparemment à certains pour estimer qu’elle méritait la mort, comme les bêtes qu’ils égorgent à l’abattoir.
Nous étions bien peu, place de la République et je ne sais pas ce qu’en aura pensé Marianne, présente avec son rameau d‘olivier. Il y avait des absences assourdissantes du côté des personnalités politiques et religieuses locales, hormis Jean-Pierre Sueur, l’écharpe en baudrier. Peut-être d’aucuns ont-ils estimé que le boulot avait été fait la veille à Paris et que la manifestation orléanaise faisait comme du réchauffé. Il n’empêche.
On s’indigne sur les réseaux sociaux pour un oui ou pour un non, on n’a que les mots citoyen et citoyenneté en bouche, tout fait polémique, on fustige le communautarisme… Mais on ne descend dans la rue que pour défendre des intérêts corporatistes comme on l’a encore vu cette semaine, surtout pas pour des principes : seulement si cela vous concerne personnellement, s’il ne pleut pas et si l’on n’a pas justement son frichti à préparer.
J’avais une lueur d’espoir hier en entendant le discours des Invalides. Ce soir, j’ai mal à la France.