
Dans la série « on a testé pour vous », l’escape game (jeu d’évasion) du château royal de Blois propose à ceux et celles qui acceptent de se laisser enfermer une heure dans une salle de 160 m² de déjouer l’assassinat du duc de Guise, le 23 décembre 1588. En fouillant, observant, réfléchissant et surtout en faisant preuve d’esprit d’équipe. Amusant et stimulant ! (article paru en avril 2018)

Erwan Opars (à d.) créateur de “Guet-apens royal” explique la règle du jeu.
Autant l’avouer tout de suite : la dizaine de personnes – dont six journalistes – venus tester grandeur nature « Guet-apens royal » au château de Blois n’ont pas empêché l’assassinat du duc de Guise. Mais il s’en est fallu de peu, deux ou trois minutes à peine, pour que l’ordre du roi Henri III soit découvert à temps et que les huit dagues des huit membres de sa garde personnelle ne se plantent pas dans le corps de ce rival du roi, chef de la Ligue, qui commençait sérieusement à lui faire de l’ombre…
23 décembre 1588, nous sommes à une heure du drame. Enfermés dans une vaste salle de 160 m² au cœur du château, il faut aux participants du bon sens, de l’observation, de la réflexion, du toucher, l’ouïe fine et de l’entraide. Ils doivent explorer les moindres recoins et les plus infimes détails pour trouver le moyen de sortir en résolvant plusieurs énigmes. À la clé, pour ce « Guet-apens royal », déjouer un assassinat, rien de moins ! En décembre 1588, le roi de France Henri III prépare l’assassinat du duc de Guise. Il convoque ses plus proches fidèles et leur confie son plan, qu’il leur demande de garder secret dans un coffre fermé d’une clé ou d’un code. Les joueurs ont pour mission d’infiltrer les partisans du roi pour déjouer ce stratagème mortel.
Fouiller, observer, réfléchir
La porte se referme, les participants sont invités à déjouer le piège qui va se resserrer autour du duc par un garde soudoyé avec une poignée d’écus imaginaires. Le jeu est lancé. Huit coffres sont disposés sur une table, soigneusement attachés. Tous sont clos de cadenas à clé ou à combinaison. Les joueurs commencent à passer au peigne fin la salle, supervisés par deux maîtres de jeu qui seront chargés, le cas échéant, de légèrement guider l’équipe ou de leur suggérer un indice en cas de « séchage » sur une énigme.
Imaginé par Erwan Ropars d’Escape Time, créateur tourangeau (Saint-Cyr-sur-Loire) de jeux d’évasion grandeur nature, « Guet-apens royal » est la nouvelle attraction du château royal de Blois. La Forteresse de Chinon a le sien depuis 2 ans. Amboise se prépare à en ouvrir un aussi. « Le but, c’est d’en sortir », explique Erwan Ropars, co-créateur du scénario et des énigmes. « Le BA-BA c’est de coopérer, c’est un jeu d’équipe ». Pas facile, au départ, avec des gens qui ne se connaissaient pas forcément cinq minutes avant. Mais la « mayonnaise » prend vite, au gré des indices découverts, et des énigmes résolues. Chacune d’entre elle se complète avec une autre, et de rebond en rebond, l’équipe progresse. Et s’amuse, surtout ! « Il faut faire appel à trois qualités essentielles pour ce type de jeu », témoigne Guillemette Garcia, organisatrice de « murder parties » avec sa propre agence, Escampette , “la fouille, l’observation et la réflexion”.
Erwan ne travaille pas seul : huit personnes composent Escape Time, car outre l’invention et l’imagination des scénarios, il faut aussi abattre un gros travail de graphisme, décoration, de communication etc. « C’est avant tout un jeu, cela fait appel à de la logique, c’est très stimulant » ajoute Erwan Ropars. En équipe, en groupe en famille aussi, à condition que les enfants soient déjà un peu « grands » pour comprendre ce qui se passe. « Ça reste accessible, mais en dessous de 12 ans, pour le Guet-apens royal ça peut être un peu plus difficile ».
« Dans 5 minutes, le duc de Guise sera mort ! ». La voix de stentor du maître de jeu est implacable, il faut faire vite, et bien. Il ne reste plus qu’un coffre à ouvrir, dont le code est une combinaison qu’il faut découvrir à partir des derniers indices récoltés… Malheureusement, à quelques minutes près, le duc de Guise succombe aux trente coups de dagues et de lances des huit gardes d’Henri III. Qu’à cela ne tienne, si le duc est mort, l’équipe s’échappe visiblement ravie du lieu, après s’être plongée dans l’univers Renaissance de cette immense salle décorée comme au XVIe siècle, habillée de tentures, de tapis, de meubles et de tableaux (des reproduction afin d’éviter les dégradations)… Vous rêviez de réécrire l’histoire ? Le château de Blois vous en offre la possibilité.
F.Sabourin
Informations pratiques :
Dates :
Du 28 avril au 13 mai : tous les jours sauf les 2 et 3 mai,
Du 7 juillet au 26 août : les jeudis, vendredis, samedis et dimanches,
Les 20 et 21 octobre et du 26 octobre au 4 novembre
Séances à 10h, 11h30, 14h30 et 16h
Réservation obligatoire au 02.54.90.33.32
Tarifs : 25 € par personne (visite du château incluse)
Age minimum : 16 ans (12 ans avec un accompagnateur)
Possibilité de privatiser une séance toute l’année
www.chateaudeblois.fr .