Y aurait-il de la révolution sociale dans l’air ? Emmanuel Macron en caresse l’idée. Dès mardi soir il faisait fuiter par son service de communication élyséen un cri d’exaspération « le pognon de dingue que coûtent les aides sociales ! », histoire de faire savoir au bon peuple que Jupiter allait tonner pour de bon, le lendemain, au 42e congrès de la Mutualité française, à Montpellier.
Dans les chaumières on se mit à trembler et même à claquer des dents en attendant les grandes lignes de cette révolution de la protection sociale ainsi annoncée.
A la tribune Montpelliéraine après une bonne heure d’un exposé philosophique salué par quelques sifflets et que l’on peut résumer par, « il ne faut pas se contenter de la redistribution monétaire. La solution n’est pas de dépenser toujours plus d’argent.Nous vivons dans un pays où la promesse républicaine est souvent déçue car nous avons maintenu les droits formels qui souvent n’existent que sur le papier ».
“Contrôler” et “responsabiliser”
Dénonçant un système « trop complexe et peu humain », le président de la République a pris l’exemple du RSA, soutenant de manière assez brutale que, « s’il avait augmenté ces dix dernières années de 80%, l’accompagnement de ses bénéficiaires avait baissé dans le même temps de 40% en termes de dépense. Or, il faut au contraire renforcer l’accompagnement au travail. Donc contrôler et responsabiliser ceux qui ont eu le réflexe de s’installer dans une forme d’exclusion. Accompagnés, ils aideront la collectivité à dépenser son argent vers les plus vulnérables ».
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Pour savoir comment le chef de l’Etat entend s’y prendre pour accomplir le grand chambardement annoncé il faudra attendre. Son discours n’était que stratégique, destiné à redonner une cohérence à une approche sociale dans laquelle le pays qui ne s’y retrouve pas ne voit que du flou. A l’exception d’une loi sur la dépendance qui sera votée avant la fin de 2019 dans un pays qui comptera 5 millions de personnes âgées de plus de 85 ans d’ici à 2050, laquelle ne se traduira pas par un simple engagement financier même si il y sera mais par « la construction d’un nouveau risque répondant à une nouvelle vulnérabilité sociale », pour y voir plus clair il faudra attendre.
“Les dépenses sociales, vous les payez”
Faisant écho aux rumeurs lancées par différents membres du gouvernement Emmanuel Macron s’est emporté: « il ne faut pas considérer qu’il y aurait d’un côté ceux qui croient dans la transformation sociale et qui aligneraient les lignes de crédit et ceux qui n’y croient pas et qui seraient forcément pour réduire les dépenses. Mauvaise nouvelle : Les dépenses sociales vous les payez, nous les payons », a-t-il lancé avant de se féliciter de l’aboutissement d’une promesse de campagne, « conquête sociale essentielle » le remboursement intégral d’ici 2021 de certaines lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses.
Françoise Cariès.