Après la machinerie bien huilée du show d’Electro Deluxe du premier soir, l’entrée sur scène ce je jeudi soir à Jazz à l’Evéché de Hugh Coltman apportait en dépit de la soudaine fraicheur vespérale, un vent chaud venu de la Nouvelle Orléans mâtiné d’une poésie toute personnelle.

cl Marie Line Bonneau
Car Hugh a le gout du risque, fasciné par la renaissance de la Nouvelle Orléans après l’ouragan Katrina racontée dans la série télévisée Tremé, il décide après le succès de son“Shadows, Songs of Nat King Cole” qui lui apporte une Victoire du jazz 2017, de partir enregistrer son nouvel album qu’il a composé sur son smartphone à la Nouvelle Orléans. Et pour être sur d’y trouver l’esprit musical de la ville, il part avec son génial guitariste et complice Freddy Koella et recrute des musiciens au gré de ses rencontres dans la ville mythique avant d’enregistrer en huit jours dans une église désaffectée son nouvel album “Who’s happy” qu’il nous livre ce soir sur scène.

cl GP
Et c’est un petit bijou tout en finesse qui mêle très subtilement une poésie personnelle et une musique très calibrée que nous livre cet équilibriste qui virevolte, silhouette chantante qui se désarticule dans un tourbillon d’anecdotes, du malheur du pêcheur (The sinner) à la fille qui ne savait pas s’aimer (The Lady bird), treize titres qui racontent les petites choses de la vie, juste pour nous dire en musique le risque du bonheur…

trio Hermia Darrifourcq Ceccaldi cl Marie Line Bonneau
Et pour clôturer ce premier soir d’été, sur l’exiguë scène de la Caravane, un retour aux valeurs sures du jazz avec le trio Hermia Darrifourcq Ceccaldi, parce que sans cette joyeuse créativité musicale enrichie par le talent d’instrumentistes à la virtuosité décapante, que serait le jazz ?
Gérard Poitou