“C’est une manifestation qui est consistante. Elle exprime une sensibilité qui doit être respectée mais elle ne modifie pas la volonté du gouvernement d’avoir un débat au Parlement pour permettre le vote de la loi”, a-t-il déclaré dans un communiqué en fin d’après-midi.
Au 20 heures de TF1, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, a répété la position gouvernementale.
Le message demandant à François Hollande de ” suspendre ce projet de loi qui divise les Français” lu par les dirigeants sur le Champs-de-Mars au pied de la Tour Eiffel, point de convergence et de ralliement, n’a pas obtenu de réponse favorable. Dans deux semaines , le projet de loi sera défendu devant l’Assemblée. Il n’y aura pas de référendum pour déterminer si oui ou non les Français acceptent le mariage des homosexuels et ses conséquences comme le réclamaient en marchant Henri Guaino, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy ou encore Christine Boutin. “Si les Français ne sont pas consultés, les tensions seront vives dans notre pays”, prédisait cette dernière.
Papa maman y’a pas mieux
“La Constitution précise les domaines dans lesquels un référendum est possible, et ce n’est pas le cas”, répond Christiane Taubira et Dominique Bertinotti, la ministre déléguée à la Famille, ajoute, ” c’est une réforme concernant l’égalité des droits et on ne peut pas en rabattre sur l’égalité“.
Venus de toute la France, en famille , toutes générations confondues, vêtus de tee-shirts roses et bleus vendus au bénéfice de l’évènement les manifestants brandissaient des ballons bleus et des banderoles qui proclamaient avec humour leurs revendications.
“Papa et Maman, y’a pas mieux pour un enfant, Zéro maman, c’est déprimant, Y a pas d’ovule dans les testicules, Nos ventres ne sont pas des caddies”, disaient-elles. 10 000 volontaires assuraient le service d’ordre avec des consignes strictes:pas de tracts autres que ceux de la manif, pas de slogans de nature politique ou mettant en cause des personnes, être aimable avant tout. Il est vrai que la préparation de cet happening a été assurée par le général Bruno Dary responsable des cinq précédents défilés du 14 juillet et depuis peu à la retraite.
Partis de Denfert-Rochereau, de la Place d’Italie et de la Porte Maillot, les trois cortèges ont enregistré la participation de nombreux responsables de l’UMP et du FN dont Gilles Godefroy, conseiller de la Région Centre. . Dans le Loiret, un trentaine de cars avaient été affrétés pur la capitale.Une quatrième colonne formée par les membres de la très traditionaliste Civitas a souhaité se différencier et partir un peu plus tard.
François Fillon et Alain Juppé absents
Alors que François Fillon et Alain Juppé se sont abstenus, François Copé entouré de nombreux parlementaires UMP avait pris la tête de la colonne formée à partir de la place d’Italie. De cette participation il espère sans doute tirer un bénéfice personnel. Mais celui-ci risque d’être limité car beaucoup de ses soutiens, tel le sénateur Roger Karoutchi, ne cachent pas leur embarras devant l’engagement de leur parti dans un combat caricatural.
L’église et les principales religions de France n’ont pas appelé à manifester mais ont accordé leur soutien à cette protestation de masse dans la rue. Leurs réseaux ont été très actifs en région. Monseigneur Vingt-trois est venu saluer les manifestants au moment du départ. En 1967, l’Eglise s’est montré hostile à l’arrivée de la contraception, en 1975 elle était vent debout contre la loi autorisant l’avortement et un peu plus tard contre le divorce par consentement mutuel.
Françoise Cariès