Lorsque la danse et la musique font corps, lorsque le corps lui même est magnifiquement dansé, tout cela contribue à faire naître “Les Vagues”, chorégraphie pour six danseurs et deux percussionnistes de Noé Soulier donnée ce jeudi à la salle Jean-Louis Barrault du Théâtre d’Orléans.
Ici, sans cesse au seuil des mouvements frapper éviter lancer, ces huit interprètes qui s’accompagnent s’interpellent, s’écoutent et s’étreignent avec une fluide comme gracieuse légèreté, sensuelle, étincelante et à bout de souffle, sont une heure durant passionnants.
Voici de beaux solos, de beaux ensembles où se conjuguent tension, souplesse fulgurante, tribal et jazz . Comme une respiration, quelques paroles de Virginia Woolf sont citées, évoquant à merveille “cette eau qui descend et enrobe le corps comme une anguille” ou “ces visages bondissants comme des papillons”.
Bref, ces “Vagues” de Noé Soulier, accueillies par
la Scène Nationale, sont remarquables. Place à de belles phrases de corps, à une houle entêtante ou suspendue, à la douce, fraîche, vive et folle effervescence de l’écume des corps.
Jean-Dominique Burtin