Européennes : le Rassemblement National s’impose, LREM se maintient, les Verts confirment, LR, LFI et PS s’effondrent

Le match Bardella-Loiseau a bien eu lieu en captant près de 45% des voix et en éliminant du jeu électoral les deux grands représentants du monde politique, Les Républicains et le Parti socialiste. Seuls les Verts peuvent véritablement crier victoire.

Bardella (RN)-Loiseau (LREM)

 Loin des prévisions et des sondages les résultats du scrutin européen de ce dimanche sont lourds de sens mais aussi d’espoir. Le taux de participation, le plus important depuis 1994, mointre d’abord l’affirmation d’un attachement des Français à l’Europe.

Le premier constat est bien sûr la victoire du Rassemblement National, premier parti de France et surtout premier parti d’opposition avec plus de 23% des voix. Pourtant en dehors de ce leadership, le RN doit relativiser son enthousiasme : son score certes important est inférieur à celui qu’il avait obtenu en 2014 avec 24,84%. Il régresse donc en pourcentage mais gagne en voix du fait d’une participation plus importante. Ce résultat, loin du raz-de-marée que certains craignaient-est évidemment important et cela d’autant plus que le RN était contesté sur sa droite et son extrême droite par nombre de partis et mouvements (Les Patriotes, Debout la France, les listes Gilets Jaunes, etc.) qui n’ont pas altéré son capital de voix.

LREM en demi-teinte

Malgré tout le RN capitalise le mécontentement généré par les Gilets Jaunes qui ont montré avec leur trois listes (dont celle de l’histrion Francis Lalanne qui plafonne à 0,6%) qu’ils étaient loin de représenter « le peuple » qui a préféré se reporter sur l’extrême droite. Il est vrai que le RN a su intelligemment surfer sur ce mouvement social en l’accompagnant fidèlement sans le récupérer comme a voulu le faire grossièrement la France Insoumise. Avec un peu plus de 21% le résultat n’est pas vraiment un échec pour LRem si l’on se rappelle qu’Emmanuel Macron avait recueilli 24,01% au premier tour de la dernière présidentielle. Le président de la République maintient donc une grande partie de son socle électoral, sans s’effondrer et garde le contact avec le RN avec un gros point d’écart entre les deux listes. Ce résultat apparaitra pourtant comme un échec puisque M. Macron avait organisé un match avec le RN pour décrocher la première place du combat électoral..

Double claque pour LR et FI

Laurent Wauquiez

Ce scrutin dessine aussi un nouveau paysage électoral. D’abord avec la percée des Verts qui obtiennent un excellent résultat avec 13%, bien loin cependant des 16% qu’avait obtenus la liste conduite par Daniel Cohn Bendit en 2009. Par ailleurs, le scrutin a fait de nombreuses victimes. Le Rassemblement National a pompé une partie du vote utile en infligeant un terrible camouflet aux Républicains avec 8,4% des voix alors que les sondages les créditaient encore de 12 à 14% peu avant le vote. Laurent Wauquiez a donc largement perdu son pari, celui d’imposer un candidat novice, inconnu et très conservateur, François-Xavier Bellamy, et celui de proposer un programme quelque peu inspiré par l’extrême droite. Un double pari perdu avec un score historiquement bas pour la droite républicaine

Grande perdante aussi la France Insoumise avec moins de 7% des voix alors que Jean-Luc Mélenchon avait capté près de 15% des voix au premier tour de la dernière présidentielle.

Jean-Luc Mélenchon paye ainsi ses errements des derniers mois mais aussi le fait d’avoir imposé une jeune tête de liste, Manon Aubry, qui n’a pas su faire la différence. La claque est d’autant plus douloureuse que La France Insoumise fait un score sensiblement égal à celui de la liste Envie d’Europe conduite par Raphael Glucksman avec les socialistes.

Aucun député du Centre

Alors que l’on prédisait la disparition des socialistes français du futur parlement européen M. Glucksman tient sa place et enverra des représentants à Strasbourg même si les socialistes ont perdu la moitié de leur électorat de 2014. La polarisation du match Loiseau-Bardella fait encore d’autres victimes comme Florian Philippot, Jean-Christophe Lagarde pour l’UDI, Ian Brossat pour le PCF, Nicolas Dupont Aignan de DLF qui tous avec moins de 3% n’auront aucun député et aucun remboursement de leurs frais électoraux. Une seule petite liste émerge de ce panorama, celle du parti animaliste représentée par un chien sur les affiches électorales qui réalise un joli score de 2%.

Évidemment dans la région les résultats vont être scrutés à l’aune des futures élections municipales. Mais d’ici là le constat est désolant : la région Centre ne sera représentée par aucun député européen. Une situation inédite mais qui traduit la pauvreté du tissu politique de cette région en déshérence de personnel politique de poids.

J.-J.T

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