Vamos au Camp Nou: artilleurs sans fusillade sanglante

À l’heure où l’Espagne se retrouve sans gouvernement, telle une nation de Diables rouges, vide temporaire dépourvu d’attente d’un péril sanglant comme au Cachemire indien, faire un petit tour au Camp Nou, le temple du F.C. Barcelone, haut lieu d’une remontada douloureuse à la mémoire de tout supporter parisien, pour y voir l’armada catalane, crème du football continental, y accueillir les artilleurs d’Arsenal, peut sortir de la sinistrose du roman feuilleton du Brexit et bien pire, de l’eternisation des fusillades meurtrières au Texas.

Pépé le Moko ou coup de Grizou ?

En plein mercato, sur fonds de rumeurs de retour de l’enfant prodigue – Un Ney, un cap, une péninsule ! – d’arrivée de Griezmann et du prodige De Jong, excusez du peu, et de départ vers les rives de la Tamise de l’ancienne jeune pousse ligérienne de l’USO et du SCO d’Angers, Nicolas Pépé, pas encore opérationnel, il n’y a plus de matchs amicaux, mais des trophées et des opportunités de derniers réglages d’avant saison et d’ultimes négociations préalables aux transferts.

Le camp de l’artillerie londonienne: en attendant Messi

De Jong plébiscité, Griezmann bien moins sifflé qu’applaudi, le festival Joan Gamper (fondateur du club) commence à la manière d’un radio-crochet où le vainqueur, dans le cœur du public, est toujours à la fin le Dieu argentin de la Catalogne nationaliste, Léo Messi, même quand il revient de vacances et se fait désirer et attendre tel Godot.

L’arme fatale de leur Arsenal

Une belle autorité de De Jong, des déboulés de Dembélé, des appels et remises de Griezmann, un beau match de rentrée.
Mais un manque de combativité défensive qui facilite l’ouverture du score sur une frappe très pure de l’ancien Stéphanois Aubameyang à la 36e. Le coup du sort amène immédiatement la supplique unanime du stade, des 99 000 spectateurs : « Messi, Messi! », jamais le sauveur argentin n’a aussi bien porté son patronyme christique en un appel à l’équilibre des arsenaux et des frappes de dissuasion.

Une petite remontada de début de saison

Sur un service de Ratikic, Griezmann ouvre son compteur barcelonais, mais son but est annulé pour hors-jeu. Au regard de sa prestation, ce n’est que partie remise.
À la mi-temps les rentrées de Lenglet et de Guendouzi parachèvent l’impression de fête du 14 juillet.
Plus déterminée, l’équipe catalane prend le match en mains et sur une ouverture de Griezmann pour Suarez entré en jeu, la défense d’Arsenal se troue et marque contre son camp à la 68e. (1-1). Le Camp Nou, plein comme un œuf cocotte, respire mieux.
Suarez manque de peu la lucarne à l’issue d’une série de dribbles dans la surface des Gunners à la 72e, mais c’est à nouveau Aubameyang qui passe tout près du doublé à la 78e.
Mais tout est bien qui finit bien en ce début d’année : fidèle au discours d’avant-match de « la Pulga », Suarez, après avoir effectué son numéro favori de simulation de penalty, mord à pleines dents dans la nouvelle saison par une superbe reprise de volée à la 89e, apportant déjà un premier trophée au Barça (2-1), privant le public d’une séance de tirs au but sans tension Hitchcockienne.

Main de Dieu ou main de Thierry Henry: objectif Ligue pour tous.

Mais encore moins que les huit titres de liga récoltés en onze saisons, celui-ci ne suffira pas à combler l’ogre catalan, avide d’oublier au plus vite l’humiliante remontada des Reds de Liverpool en demi-finale de ligue des champions.
Alors que le spectre de Thierry Henry a peu plané sur la rencontre – Un seul maillot contre le raz-de-marée des tuniques floquées du détroit de Messi et les vagues montantes des maillots De Jong et Griezmann, déjà dauphins de merchandising du Petit Prince de Catalogne, colonies hollandaises et françaises de vacanciers obligent, l’avenir des grands clubs, qui ne sauraient mourir, s’inscrit décidément au niveau européen, le seul qui vaille.
Des rives du Brexit à celles de l’Ebre, de la vieille dame turinoise aux jeunes écuries moyen-orientales de City et de l’île de la cité, les stars migrent au plus offrant tels les grands chevaliers du temps de Guillaume Le Maréchal, seule compte la victoire finale continentale.
N’en déplaise aux populistes de tout pays, amateurs de beau football et de stades mythiques, unissez-vous ! La terre est ronde comme une orange de Méditerranée.

De notre correspondant Paul Bocallaurent

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