Carré, Grand, Rabier : les « grands » candidats vont labourer le terrain orléanais à partir de cette fin de semaine afin d’avancer leurs pions avant les vacances de la Toussaint.
Qui dirigera cette mairie pour la période 2020-2026?
Les vacances scolaires sont rarement la meilleure période pour battre la campagne et afficher à visage découvert ses ambitions électorales. C’est pourquoi trois des candidats les « plus crédibles » ont choisi de dégainer leurs armes dès ce samedi. A 10 heures place de Gaulle la « liste citoyenne » « Orléans ensemble » manifestera sa présence autour de Philippe Rabier qui posera cette question au public : « suis-je heureux avec 40° à Orléans ?». A 15 heures au Bateau Lavoir Jean-Philippe Grand, écologiste et peut être rassembleur de la gauche réunira son équipe et ses soutiens et devrait présenter un premier document programmatique. Au même moment à la salle Albert Camus Olivier Carré organise une première réunion de campagne « afin de travailler sur le projet municipal avec celles et ceux qui veulent faire gagner Orléans ! ».
Le nouvel opposant François Lagarde
François Lagarde
Chacun va donc montrer ses muscles, présenter son équipe et ses premières idées. Si la démarche est indispensable pour Jean-Philippe Grand comme pour Philippe Rabier qui ont un besoin évident de notoriété, l’objectif est différent pour Olivier Carré. Ce sera en effet sa première sortie publique après « l’affaire des notes de frais » et surtout après l’implosion en vol de sa majorité municipale. Et cela d’autant plus qu’il doit aussi faire face à la défection d’un allié, l’ex-LR François Lagarde, conseiller municipal (par ailleurs président de la commission d’appels d’offres) et élu à la Métropole où il suivait la police intercommunale des transports. A l’inverse de « l’équipe des 15 » (Grouard, Lemaignen, Martin…) qui sont « minoritaires dans la majorité » François Lagarde a choisi l’opposition frontale au maire. On peut d’ailleurs se demander pourquoi il a si longtemps soutenu Olivier Carré. Car dans sa lettre de démission il tire en effet au bazooka sur le maire. Voici quelques extraits de sa lettre : « M. Carré est devenu au fil des mois plus macroniste que Macron (…) le pouvoir macroniste organise la vente de la France à la découpe. Il engage la France dans des accords internationaux funestes, du Pacte de Marrakech au CETA. Il met en péril les libertés publiques, la scélérate loi Avia étant sans doute l’exemple le plus représentatif de sa dérive liberticide. Enfin, par le mépris qu’il voue à « ceux qui ne sont rien », aux « Gaulois réfractaires » et aux « fainéants », il incarne politiquement cette cynique « révolte des élites » (…) En obtenant l’investiture LREM, M. Carré devient de facto le « candidat officiel » du pouvoir en place. Je ne peux évidemment pas cautionner cela ».
Les fidèles en première ligne
François Lagarde par ailleurs « déplore vivement la manière dont M. Carré incarne ses fonctions de Président d’Orléans Métropole et de Maire d’Orléans ». Mêmes les critiques de la France Insoumise paraissent mesurées face au réquisitoire de François Lagarde…
Bien que la mairie considère ce départ attendu comme un « pétard mouillé » la démission de M. Lagarde à nécessité une recomposition interne de l’équipe municipale. Pour resserrer les rangs et faire monter en première ligne les fidèles Olivier Carré a confié à l’adjointe à l’environnement Stéphanie Anton les délégations de François Lagarde tandis que le proche « conseiller spécial » Philippe Pezet (qui a notamment porté le projet CO’Mett) présidera la commission d’appel d’offres. D’autres épisodes sont à prévoir dans cette décomposition. Car mars est encore loin !
J.-J.T