Quiconque a pris ces dernières années un train entre Paris et Orléans a eu l’occasion d’éprouver les retards récurrents, causés par exemple par les « difficultés de mise à quai » d’un train à Austerlitz en plein après-midi dans une gare vide. Si le retard à l’arrivée excédait une certaine durée, on se voyait distribuer à l’arrivée une enveloppe à envoyer en vue d’un remboursement partiel ou un papier avec l’indication du site à contacter dans le même but.
C’était l’effet d’une directive européenne, le Règlement CE n° 1371/200, qui normalement s’applique à « tous les voyages et services ferroviaires dans l’Union européenne ».
Par Gérard Hocmard
La mésaventure s’étant répétée ce jeudi avec un retard à l’arrivée de 50 minutes du train de 15h25, nous avons donc été un certain nombre d’aguerris à venir à l’arrivée aux Aubrais faire la queue devant le guichet d’accueil et d’information pour récupérer la précieuse enveloppe. Sauf qu’il n’y a plus d’enveloppe. Non sans une certaine humeur de sa part, l’employé a appris aux ignorants que nous étions que pour les trains ayant perdu leur statut d’Intercité, les retards ne peuvent plus donner lieu à un quelconque remboursement et nous a invités à aller sur le site Remi pour prendre connaissance des changements.
À la réflexion, nous aurions dû effectivement remarquer que les choses avaient changé. Selon que vous prenez un TER à Orléans ou un Intercité aux Aubrais, vous devez, si vous voulez prendre votre billet sur l’Internet, vous rendre sur deux sites différents. Au nom de la simplification de la vie des usagers probablement. Et si vous décidez de finalement arriver un peu en avance pour prendre votre billet à la machine, ce qui coûtait 14€ avec une carte Senior en avril vous coûte 15,80€ en mai.
Le plus drôle, si l’on peut dire, est la présentation de la nouvelle organisation et des nouvelles cartes de réduction comme destinées à faire voyager moins cher. La nouvelle carte « Avantages », qui remplace plusieurs cartes dont la carte Senior, ne vaut certes plus que € 49 annuellement au lieu de € 50 (on pense aux vitrines des marchands de chaussures où tous les prix sont à « virgule 95 » pour éviter d’effaroucher le chaland avec les zéros d’un prix rond). Elle va permettre d’acheter des billets avec 30% de réduction là où cette dernière était jusqu’ici de 50%… Il est inutile ici d’écrire le mot de ce pourquoi on nous prend ; Il tient en 4 lettres en ajoutant l’s du pluriel et nous sommes habitués à ce genre de traitement.
Mais on serait quand même curieux de savoir en quoi une directive européenne, qui ne prévoit d’exception que pour des trains commençant leur trajet à l’étranger, peut cesser de s’appliquer dès lors que la rame, à défaut de changer de disposition et de couleur de ses aménagements intérieurs, change simplement d’étiquette.
Quoi qu’il en soit, le covoiturage et son empreinte carbone, le transport par la route en général, ont de beaux jours devant eux…