Les Anonymes ou l’expérience de l’art en psychiatrie

Exposition à St Pierre le Puellier (Orléans) du 15 mars au 21 avril

Depuis le début des années 50 et plus récemment depuis la création en 2000 de la Commission Culturelle, psychiatres et soignants du CHD Daumezon (Fleury les Aubrais)  se sont attachés, avec le soutien de la DRAC et de l’ARS du Centre à développer le plus possible l’’accès des patients aux pratiques artistiques. Cela a pris les formes les plus différentes, des ateliers de SLAM à des mises en scène de spectacles vivants, des ateliers d’arts plastiques à l’accueil d’’artistes d’’arts contemporains en résidence en partenariat avec le FRAC Centre.

Beaucoup d’œ’œuvres uniques, singulières sont nées dans ce cadre surgissant du plus profond, du plus caché de ces artistes qu’on ne soupçonnait pas. Elles s’inscrivent d’’un certain point de vue dans la lignée de l’art brut telle que l’a défini DUBUFFET dans les années 50. Comme lui on pourrait se demander en quoi ces œœuvres nous parlent, que nous apportent-elles donc de si différent des œœuvres modernes ou classiques et même des œœuvres d’’art contemporain ; il y voit l’’empreinte d’’une aventure et l’’expression authentique des impulsions de l’’artiste. En effet, elles parlent souvent du plus intime de l’’être, révélant des capacités d’expression les plus cachées, des réflexions et regards sur le monde souvent ignorés du grand public et par contre parfois connues des soignants et des médecins qui partagent le quotidien des personnes qui les ont créées. De plus on ne peut ignorer le sens souvent existentiel de la pratique artistique pour certains des patients et la part que celle-ci peut occuper soit sur le long terme soit à certaines périodes dans la structuration de leur vie. On peut la supposer partagée par tous les artistes, qu’’ils soient d’art brut ou d’art moderne ou contemporain. André ROBILLARD le dit lui-même “Jamais je n’’aurais pu deviner que j’’étais un artiste, j’’en étais loin, c’’est drôle il suffit d’un machin qui est parti, ça a changé ma vie”.

Toutes ces démarches artistiques n’ont de sens que portées jusqu’à leur terme, à savoir la diffusion et l’exposition des œœuvres dans l’espace public et les lieux culturels hors de l’’hôpital. Ces œœuvres méritent d’’être vues tant par les proches et les professionnels de santé que par les artistes et les publics des institutions culturelles. L’’exposition qui vous est présentée réunit les œœuvres individuelles ou collectives réalisées par des personnes prises en charge par le dispositif de soins du centre hospitalier Georges DAUMEZON.
Elles ont été réalisées avec ou sans accompagnement de soignants ou d’artistes dans le cadre ou non d’ateliers de pratiques artistiques par des personnes qui souvent au premier abord ne s’’imaginaient pas capables d’’une telle aventure ou production.
Souhaitons que cette exposition soit l’occasion pour chacun de découvrir ces œœuvres anonymes, qu’elles contribuent à redonner humanité et citoyenneté aux personnes souffrant de troubles mentaux.