Les composés organiques volatils (COV) sont des substances olfactives. Si l’industrie émet beaucoup de COV dont certains sont des polluants particulièrement nocifs d’autres sources existent. Ainsi la végétation émet un large éventail de COV mais également nos cellules. En particulier les cellules cancéreuses ont des profils olfactifs spécifiques qui passent dans la sueur. Possédant un odorat très sensible, des chiens sont formés pour rechercher l’odeur caractéristique d’une tumeur cancéreuse.
Tout récemment une équipe française (CNRS/Université Sorbonne Paris Nord/Institut Curie/Inserm) vient de publier une étude démontrant que certaines fourmis sont capables de détecter les COV émis par des cellules humaines cancéreuses.
Si les chiens demandent un apprentissage long et couteux, les fourmis, qui ont un odorat très évolué, sont rapidement dressées. En quelques heures d’entraînement, elles sont capables de repérer, de manière fiable, l’odeur des cellules cancéreuses humaines. Les résultats de l’étude suggèrent que l’utilisation des fourmis comme outils vivants afin d’identifier précocement des cancers humains est possible, rapide, efficace, peu coûteuse et beaucoup moins difficile à mettre en pratique que le dressage de chiens. Alors que les campagnes de dépistages peinent à recruter, les fourmis vont peut-être devenir des auxiliaires de santé souverain pour la détection précoce des cancers.