Au pied de l’épée fichée dans un socle de roches de France et d’Écosse, s’affiche un fier « ici vit pour toujours l’Auld Alliance ». 700 ans après sa signature, le traité d’assistance mutuelle militaire est toujours aussi présent à Aubigny-sur-Nère. Une particularité à découvrir toute l’année en Sologne du Cher.
Par Fabrice Simoes
L’épée de l’Auld Alliance est fichée dans le rocher face à l’hôtel de ville@Fabrice Simoes
A Aubigny-sur-Nère, à une poignée de lieues du Loiret, on ne sacrifie pas mais on voue un culte à « La plus vieille alliance du monde » comme la nommait le Général De Gaule, cette Auld Alliance dont l’acte fondateur remonte à 1295 ! Elle aura eu parfois quelques accrocs épisodiquement mais perdure toujours.
Depuis 1990, à la mi-juillet, normalement, les tartans des clans déambulent fièrement, les pintes se choquent les unes contre les autres, et on clame l’amour aux 12 ans d’âges (minimum requis selon les puristes). Après un intermède de trois ans, c’était le retour de ces Franco-Ecossaises. Trois ans qu’ils l’attendaient ce défilé des Pipes bands dans les rues d’Aubigny-sur-Nère. Trois ans que les cornemuses n’avaient pas raisonné dans les rues albiniennes. Trois ans que les kilts étaient rangés et pliés sagement dans les armoires. A la mi-juillet, les Écossais, les vrais, les moins vrais et les presque écossais aussi, étaient de retour en cette terre du Cher, décidément parfois plus Scottish que Solognote.
Le Pipe band local est une exception solognote@Fabrice Simoes
Cette année, ils ont donc défilé. Ils ont donc couru en kilt. Ils ont donc désigné le Monsieur « Kilt » de l’année. Ils ont donc mangé le haggis aussi avant que les amis de Robert Bruce ne fassent place libre pour les autochtones durant quelques mois. Cependant, le Flower of Scotland est toujours présent dans l’air. Dès le premier rond-point, un joueur de cornemuse donne le La. Au coin de la maison François 1er, près de la cabine téléphonique rouge made in England, pas loin de la maison du Bailli, dans les ruelles vers la place Adrien-Arnoux et ses maisons à colombages, tout ou pratiquement tout ramène en un temps où les Stuarts, la duchesse de Portsmouth et autres étaient omniprésents.
Et au Diable si le marché d’Aubigny ne s’est classé que 11e sur 24 au concours des plus beaux marché de France 2022, devant celui de la Halle aux houblons d’Hagueneau. Un petit tour par le Centre d’Interprétation de l’Auld Alliance, faire quelques kilomètres pour découvrir les châteaux de Blancafort ou de la Verrerie, à Oizon, et vous ne serez pas étonné de murmurer en fin de soirée « Flower of Scotland, when will we see you lie again… »