La troisième édition du Grand PianO Festival aura lieu du 26 au 29 juin. Dans toute la ville, les rues, les commerces, les bords de Loire et aussi à l’Institut et au Campo Santo. Le festival a cette année été chercher son thème à la Nouvelle-Orléans. Mais conserve son éclectisme ouvert sur toutes les musiques et tous les publics.

Big Chief Darryl Montana. Capture Youtube
Par Bernard Cassat.
Le New Orleans Jazz Museum, à la Nouvelle-Orléans, gardien de l’histoire du jazz mais aussi centre dynamique, a aidé l’équipe orléanaise à choisir de dignes représentants. Il y aura donc Victor Campbell, pianiste cubain installé à Nola. Et dans les rues, la parade étonnante d’une Second Line, ces Noirs dans leurs incroyables costumes d’Indiens en perles, emmenés par Big Chief Darryl Montana, Dianne Gumbo Marie Honoré et James Andrews, légende de la trompette élevée par Tremé et frère aîné de Trombone Shorty. Et pour rajouter à la fête, le Nola French Connection, marching-band français rempli de l’esprit joyeux, festif, de la Nouvelle-Orléans.

James Andrews. Capture vidéo chaine radio WWOZ.
Au Campo Santo, Victor Campbell installera la soirée dans un cadre Nouvelle-Orléans, puis Baptiste Trotignon et la chanteuse Ayo. Ensuite, le groupe électro L’Impératrice viendra régner sur la foule. Fondé à Paris en 2012, ce groupe mélange house, disco et pop pour un son détonnant. Les instruments côtoient les machines, et les six musiciens adorent les références au cinéma. Après Matahari en 2018, ils sortent deux autres enregistrements. Mais Flore Benguigui quitte le groupe en septembre dernier, sur de « profonds désaccords personnels et artistiques » avec les autres membres du groupe. Louve, la nouvelle voix de L’Impératrice, la remplace assez vite.
Et dans le genre franchisseur de ponts, il y aura aussi le pianiste orléanais Baptiste Dubreuil. Il donnera une nouvelle version de sa très grande proximité avec l’œuvre de Keith Jarrett. Donc un pont entre jazz des origines et le jazz actuel, mâtiné de musique contemporaine. Jarrett n’est-il pas maintenant devenu un classique ?
Pour le « vrai » classique, le pur, l’authentique, Lucas Debargue à l’Institut le premier soir, proposera les trois poèmes de Gaspard de la nuit, de Ravel, une œuvre techniquement redoutable, à la beauté profonde. Les jeunes talents du piano seront présents place de la République. Deux lauréats du Concours international de piano d’Orléans, Svetlana Andreeva et Philippe Hattat, se produiront place de Loire.
Et tout autour, de nombreuses autres animations, musicales ou non, les food-trucks, les bistrots, la foule et l’ambiance de carnaval en ce début d’été proche des vacances.
William Chancerelle, adjoint au maire en charge de la Culture, est resté dans le projet initial du festival, celui d’ouvrir la ville à tous les publics autour du piano, cet instrument « éclectique par excellence », comme il le rappelle dans la brochure de présentation. Avec la volonté d’organiser un événement familial festif, qui associe les partenaires culturels comme le conservatoire et le musée des Beaux-Arts, et qui traduit une vision de la culture ouverte et accueillante.
Un petit budget pour une grande fête
La réduction à une seule soirée payante au Campo Santo est la conséquence des conditions actuelles : budget un peu réduit (on reste autour de 300 000 euros), avec pourtant de nouveaux partenaires comme le Crédit Mutuel, sans lâcher les anciens, Département et Caisses des Dépôts.
Mais les cachets des artistes augmentent. Les musiciens vendent de moins en moins d’enregistrements, et compensent cette perte en multipliant les concerts et en augmentant un peu leurs prix…
Toute l’équipe est sur le pont. Julien Huguenin, chef de projet du festival, s’efforce de construire un événement populaire et exigeant, avec la qualité artistique et la diversité des propositions. Il se laisse guider surtout par la joie du début d’été et la convivialité festive. Isabella Vasilotta, conseillère artistique, cherche dans la partie classique des grands interprètes qui vont jouer en plein air, donc qui font sortir cette musique d’une certaine rigidité souvent intimidante pour un large public.
Et puis il y a toute la réalisation. Raoul Pierson, directeur technique, qui assure avec une équipe importante la bonne réussite non seulement des sonos et des scènes, mais aussi les circulations des foules et l’ambiance festive mais sécure de ces journées animées.
Le programme détaillé et la billetterie, déjà ouverte, sont à retrouver sur ici-orleans.fr. À noter que cette année, le festival est accessible aux pass culture. Billets non électroniques également disponibles à l’Office de Tourisme.
Image en avant : crédit ville d’Orléans
Plus d’infos autrement :
Une 33e édition du Grand Unisson avec Emily Loizeau et Zélie