Mireille Delunsch mène une triple carrière : chanteuse d’opéra, professeure de chant au Conservatoire supérieur de Lyon et metteure en scène. Elle assure la mise en scène du bel opéra, Armide, donné salle de l’Institut samedi 3 et dimanche 4 mai. Magcentre a pu échanger avec elle sur ce travail mené avec plusieurs ensembles du conservatoire (élèves de la classe de chant, l’ensemble vocal, l’orchestre cycle 3, quatuor) placés sous la direction de Julien Vanhoutte.
La tragédie Armide sera donnée à la salle de l’Institut d’Orléans ce week-end.
Propos recueillis par Anne-Cécile Chapuis.
En quelques mots, qui êtes-vous, quel est votre parcours ?
Je suis d’abord chanteuse lyrique et compte à mon actif de nombreux rôles, notamment le personnage d’Armide que j’ai interprété et enregistré sous la direction de Marc Minkowski. Actuellement, j’enseigne le chant au Conservatoire Supérieur de Lyon, et je suis également metteure en scène. J’ai assuré la mise en scène de plusieurs « monuments » du lyrique : Traviata, Noces de Figaro, le dialogue des Carmélites…
Comment avez-vous été associée au projet Armide du Conservatoire d’Orléans ?
J’ai été approchée par mon ancienne élève Chloé Jacob, professeure de chant à Orléans. Et je suis toujours passionnée par l’apprentissage et la transmission à des amateurs, raconter une histoire.
Comment avez-vous travaillé avec l’ensemble vocal et les solistes ?
Après une session de 15 jours, je suis arrivée mardi dernier. Les chanteurs sont des amateurs de tous âges qui exercent une profession hors musique. C’est la passion qui les amène à répéter le soir après le travail, et j’ai cherché à créer une troupe qui s’engage dans une pratique collégiale. Et je peux vous dire que la mayonnaise prend ! Nous travaillons dans une belle ambiance, où chacun participe aux tâches annexes (il n’y a pas de régisseur). Quelque chose se bâtit, se cristallise autour d’une œuvre, dans une temporalité magique faite de solidarité.
Armide, de quoi s’agit-il ?
C’est un opéra qui parle de magie, de démons, de plaisirs et désirs… Pour moi, il est important de valoriser le texte en le rendant clair dans « un parler d’aujourd’hui ». La musique exalte le texte qu’il faut interpréter par l’attitude, celle des solistes, mais aussi de chaque membre du chœur. Faire parler le corps permet de retrouver le fond des intentions du personnage.
Quelle est votre appréhension du cadre de la salle de l’Institut ?
La salle de l’Institut a déjà son propre décor et offre un espace contraint. J’ai utilisé des procédés simples (nous n’en saurons pas plus : venez voir le spectacle, nous dit Mireille Delunsch. NDLR). J’ai aussi assuré le maquillage, les costumes, les lumières, les éléments de décor, en appui sur les apports de chacun dans une réalisation où tout le monde s’engage.
En résumé, comment avez-vous vécu cette expérience orléanaise ?
C’est la première fois que je viens à Orléans. Je découvre une ville très dynamique. Je travaille en pensant au public. L’opéra, c’est un moment magique pour les musiciens comme pour les spectateurs. On vend du vent, des sons qui se cristallisent dans la mémoire par le prisme de l’œuvre, et j’espère que cette mémoire résonnera longtemps pour tous ceux qui auront partagé le sort d’Armide le temps d’une rencontre.
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