Plus qu’une simple exposition, c’est un parcours auquel nous convie le musée des Beaux-Arts jusqu’au 21 septembre avec Pierre Buraglio (né en 1939), à travers les œuvres multiples de cet artiste : dessins, sérigraphies, collages, assemblages… regroupés sous le titre « sur le vif et précédemment… ».

Autoportraits de Pierre Buraglio, dont autoportrait d’après JB Chardin (en bas à D). Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
Pour Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans, Mehdi Korchane, responsable des arts graphiques ou Philippe Bouchet, commissaire de l’exposition, cette présentation est « comme une évidence » pour un musée, riche d’une collection de 15 000 dessins, qui aime à mettre en évidence les artistes vivants (comme Markus Lüpertz ou Johan Creten récemment).
Un parcours sur les quatre étages du musée a été privilégié et permet, en plusieurs séquences thématiques, de découvrir l’originalité et la créativité de Pierre Buraglio.

Pierre Bouchet présente “D’après Subleyras, diacres avec candélabres” Photo ACC
Un peintre sans pinceau
L’œuvre sur papier de Pierre Buraglio est peu connue, n’ayant jamais fait l’objet d’expositions ciblées sur ce thème. Et pourtant, ce dernier a toujours dessiné. Suivant les injonctions de sa mère – « il ne faut jamais perdre son temps » – il est en permanence accompagné d’un carnet qu’il noircit de croquis, esquisses, portraits… Après sa formation classique aux Beaux-arts de Paris, il devient enseignant, voyage, peint, expose dans les plus grandes galeries du monde (New York, Tokyo, Séoul, Paris, Lyon, Montpellier). Le dessin reste une passion qu’il accompagne et revisite au moyen de différentes techniques qui lui permettent « d’aller vers l’ailleurs ». Il aime à s’approcher des grands maîtres et réalise des « dessins d’après » comme Chardin, Hélion, Velázquez ou Subleyras. C’est pour lui, à la fois un hommage à ses maîtres, mais aussi une façon d’interpréter, construire, s’approprier un sujet.
Portraits et autoportraits
Il pratique l’autoportrait très tôt, dès les années 60 et le cabinet du premier étage donne un aperçu de son imagination en perpétuel mouvement. Il dessine, découpe, assemble, colle. Rien de « sacralisé » dans ses œuvres qu’il revisite et modifie volontiers (« même sur place au moment de la mise en place de la présente exposition, jouant un rôle dans sa propre histoire », nous conte Philippe Bouchet).

Autoportraits, collages de Pierre Buraglio. Photo ACC
Il dessine sa mère, sa fille, sa compagne et puise régulièrement dans ses carnets pour des réinterprétations de ses œuvres avec des montages, juxtapositions, agrafages…
Le grand format

“Gauloises” 1978. Photo ACC
Le sous-sol du musée dévoile un autre aspect de Pierre Buraglio avec son rapport au paysage, et ses assemblages monumentaux, comme ceux faits de paquets de Gauloises bleues « car cette couleur, le bleu, a incontestablement un statut particulier dans l’histoire de l’art », confie-t-il à Philippe Bouchet.
Cette exposition intéressante et originale montre la contemporanéité du dessin, l’expression de la liberté de Pierre Buraglio et, comme il le dit lui-même, « l’occasion de regarder par la fenêtre du temps ».
Infos pratiques :
Musée des Beaux-Arts – Place Sainte Croix, Orléans
Jusqu’au 21 septembre 2025
Du mardi au vendredi 10h à 18h
Dimanche 13h à 18h
www.orleans-metropole.fr
Plus d’infos autrement :
Johan Creten à Orléans : à ciel ouvert et au sein du musée des Beaux-Arts