La mise en service ce lundi matin du nouvel ouvrage sur la Loire va favoriser le désengorgement routier de l’Est de la métropole orléanaise. Mais le chemin a été long et parsemé d’embuches judiciaires pour mener à bien ce projet de 100 millions d’euros.
Par Jean-Jacques Talpin

Bienvenue sur le pont Val de Loire. Photo Magcentre
Ce lundi, les communes de Jargeau, Saint-Denis-de-l’Hôtel, Darvoy et Mardié vont respirer. C’est en effet ce matin qu’est mis en service le nouveau pont sur la Loire qui va permettre d’évacuer une bonne partie de la circulation qui embolisait le centre de ces villages. Mais l’intérêt du pont va aussi au-delà, en permettant de faciliter les déplacements et le franchissement du fleuve royal des communes de l’Est orléanais. Il vient d’ailleurs en continuité de la déviation de 15 kilomètres déjà ouverte entre Jargeau et Saint-Denis de l’Hôtel, voie saturée avec plus de 15 000 véhicules/jour (dont 10% de poids lourds) et considérée comme très accidentogène.
15.000 visiteurs

A l’heure de l’inauguration officielle. Photo Magcentre
Un tel évènement valait bien une fête. C’est pourquoi le Conseil départemental, maître d’ouvrage de ce « Pont Val de Loire » a organisé samedi une journée de réjouissances avec de nombreuses animations, buvettes, balades en bateaux, stands de producteurs du Loiret. L’évènement a bien été compris par les habitants de l’Est orléanais dont près de 15.000 ont foulé le bitume tout au long de la journée. Président du conseil départemental, Marc Gaudet pouvait donc se déclarer « fier d’un ouvrage qui a fière allure » avec une esthétique plutôt réussie. Fier d’abord d’avoir contribué à l’économie locale avec un investissement de 100 millions d’euros et une réalisation de ce pont de 570 mètres confiée à l’entreprise locale Baudin-Châteauneuf. Fier encore de la concertation et des mesures environnementales qui ont accompagné la réalisation du chantier.
La fin d’une « guérilla judiciaire »
Tout au long des travaux les collégiens du département ont pu visiter le chantier tandis qu’une maison pédagogique a été ouverte pour expliquer le projet et ses enjeux. Concertation en pointe aussi avec les élus comme l’a expliqué le maire communiste de Darvoy, Marc Brynhole pourtant avare de compliments à la majorité départementale qui s’est félicité de l’association des élus dans le projet. Quant aux mesures environnementales (10% du coût du chantier) elles ont porté sur la protection des eaux, des espaces avec le défrichement de 14 hectares mais le reboisement de 24 et bientôt 25 ha ou encore la réalisation d’une double voie cyclable sur le pont. Fier encore, Marc Gaudet l’est avec la fin d’un « feuilleton » et d’une « guérilla judiciaire » engagée depuis les premières études du projet en 2001 par des associations environnementales.
Gagner la bataille du temps
Ce ne sont en effet pas moins de 24 recours que le Département a dû assumer, avec succès, avant de mener à bien ce chantier « ayant abouti, a déclaré encore l’association Mardiéval samedi, à détruire notre environnement pour une nouvelle route de 15 km, laquelle enjambe la Loire au beau milieu de la zone Natura 2000 et du Val classé au patrimoine mondial par l’Unesco », « Imaginés il y a trente ans à partir de prévisions totalement fantaisistes écrit encore Mardiéval, les rares bénéfices à espérer aujourd’hui de cette déviation seront dérisoires par rapport aux inconvénients.”
Contre vents et marées le Département aura donc tenu bon en gagnant la bataille du temps et en ouvrant ce pont entre deux rives.

Un pont populaire cl Magcentre
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