À Amboise, au Clos Lucé, l’esprit de Léonard de Vinci se décline pendant l’été dans une expo sur le biomimétisme. Mais toute inspiration issue du vivant peut aussi générer d’étranges résultats quand le cerveau reptilien s’en mêle.
Par Mag’Asine.
« Qui veut enterrer sa nature creuse sa tombe ». Plutôt d’humeur provocatrice, la plus mystique des anciennes de la tribu taupienne n’a pas fait patte de velours cette semaine, approuvée par celles qui revenaient tout juste d’un moment zen et contemplatif passé lors d’une séance Art et Yoga au musée des Beaux-Arts d’Orléans. Habituées ainsi à communier avec mère nature, elles comprenaient la malicieuse qui voulait tout juste rappeler les liens étroits qui lient tous les êtres vivants en citant quelques exemples plus concrets. La tribu apprit ainsi qu’à la ferme Coqalane, dans le Loiret, ce week-end de la Pentecôte, on y propose des cours de premier secours pour les animaux, chiens, chats et chevaux, et rêvait même qu’un jour il y ait des sessions pour les rongeurs de compagnie, quitte pour certaines à accepter de servir de cobayes. À l’heure où la SPA célèbre ses 180 ans, tout peut être imaginé.
Plus sérieusement, la scientifique experte tint aussi à donner de la voix, pour aborder une thématique très savante développée actuellement en Indre-et-Loire. Rien à voir avec le lédocarien Zoo de Beauval qui se glorifie de participer en 2025 au Tour de France en y envoyant quatre véhicules-chars surmontés d’animaux factices à taille humaine. C’est à Amboise, au Clos Lucé, qu’une exposition estivale sur le biomimétisme intitulée – S’inspirer du vivant, de Léonard de Vinci à aujourd’hui – nous fait découvrir d’un autre œil la peau des requins ou la position de l’hippocampe. Le père de la Joconde et de l’homme de Vitruve estimait qu’il suffisait d’observer la nature pour stimuler son imagination, et tant les dessins originaux que les maquettes actuelles présentés illustrent à loisir ce propos.
Une oeuvre de Léonard de Vinci dans le parc du Clos Lucé – Photo MC.
Mais d’aucuns impertinents, moins scientifiques, estiment que l’être humain ferait bien parfois de ne pas imiter les animaux, même involontairement. Passe encore qu’il fasse l’âne ou le singe en bonne compagnie, qu’il se comporte parfois comme un chien dans un jeu de quilles ou comme un coq de basse-cour royale, mais cela pourrait s’arrêter là, quelques cochonneries en moins.
« Ce qui différencie l’homme de l’animal, c’est le vêtement », écrivait au XIXe siècle le romantique Théophile Gautier, fracassant ainsi quelques idées reçues. Au vu de l’actualité récente, on pourrait croire qu’un maillot de supporter de foot serait plutôt une seconde peau préjudiciable quand, sous l’emprise imbibée de son cerveau reptilien, son porteur transforme les éléphants roses en dragons malfaisants.