Confluence: trente ans de passion musicale

Ce mardi soir, l’orchestre symphonique Confluence ouvrait sa trentième saison par un concert public à la salle Eiffel d’Orléans sur le thème estival de la Terre, de la Mer et du Soleil.

Par Gérard Poitou

Orchestre Confluence: la proximité avec le public cl GP

L’orchestre Confluence a la particularité d’être composé d’une cinquantaine de musiciens amateurs, renforcé par quelques musiciens professionnels occasionnels ou permanents sous la houlette du chef Pascal Frémaux depuis sa création. Ces musiciens ont tous une solide formation instrumentale souvent acquise au Conservatoire mais ils font partie de ces très nombreux musiciens qui n’accèdent pas au statut de professionnel voire de soliste réputé mais tiennent à cultiver et partager leur passion de la musique avec un public fidèle. Cette passion collective est un puissant stimulant pour une pratique musicale d’un niveau tout à fait remarquable comme on a pu le constater lors de ce brillant concert de mardi soir.

De surprise en surprise

Un peu hors sujet, le concert s’est ouvert sur l’interprétation de la brillante ouverture du Barbier de Séville de Rossini, l’occasion sur ce morceau ultra-connu de montrer, comme si l’on en doutait, l’excellence du travail collectif de cet orchestre malgré l’acoustique pas idéale de la salle Eiffel. Mais un morceau de choix suivait avec une interprétation du Scaramouche de Darius Milhaud avec le soliste Frédéric Juranville au saxophone, œuvre totalement échevelée avec ses trois mouvements un peu fous par leurs ruptures de rythme et de tonalité. Cette version avec orchestre était parfaitement en place avec une belle connivence avec le saxo solo qui emmenait derrière lui tout l’orchestre dans cette aventure musicale.

Le saxophoniste Frédéric Juranville cl GP

La deuxième partie du concert débuta avec le Phaëton de Camille Saint Saëns, un voyage dans les airs, aussi agréable que léger avant le coup de tonnerre qui brisera l’escapade de l’imprudent téméraire, beaucoup de subtilités dans ce défi pour l’orchestre dans l’interprétation d’un morceau rarement joué. Mais le plus étonnant de la soirée suivait, avec une œuvre contemporaine du compositeur Bernard Carloséma, présent dans la salle, pour l’interprétation d’une composition intitulé “Terra”, étonnante cacophonie qui se mute en notes harmonieuses comme par enchantement. Et le compositeur trouva les mots justes pour remercier et encourager les interprètes de morceau de bravoure,  de cette création aux étranges horizons musicaux.

Le compositeur Bernard Carloséma avec Pascal Frémaux cl GP

Le dernier morceau évoquant l’eau proposait l’ouverture du Roi d’Ys du compositeur Edouard Lalo, une ouverture aux effets quelques peu appuyés, parfois peut-être un peu “pompiers” comme la peinture de cette période du XIXe, mais après tout, même si l’on aime pas, n’est-ce pas aussi la mission pédagogique de cet orchestre pas comme les autres de nous faire découvrir une diversité de la créations musicales formatrice du gout du public ?

Et pour clore cette soirée musicale, Frédéric Juranville offrit au public une étude de Astor Piazzola en un solo de saxo aussi séduisant que virtuose.

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